par RFI
Article publié le 26/07/2009 Dernière mise à jour le 26/07/2009 à 09:58 TU
Le président Ahmadinejad à côté du chef d'état-major iranien, le général Firouzabadi, à Téhéran en février 2008.
(Photo : AFP)
Le premier vice-président iranien Esfandiar Rahim Mashaie a renoncé samedi à ses fonctions sous la pression du guide suprême, Ali Khamenei. Un camouflet infligé au président Mahmoud Ahmadinejad par les conservateurs qui avaient réagi négativement à la nomination d’Esfandiar Rahim Mashaie, le 17 juillet dernier. Certains lui reprochent aujourd'hui d'avoir tardé une semaine avant d'appliquer l'ordre du guide suprême de démettre son premier vice-président.
Le chef d'état-major, le général Firouzabadi monte au créneau pour s'étonner que le président Ahmadinejad ne se soit pas empressé d'exécuter les ordres du guide suprême, avant même que l'encre de sa lettre ne soit sèche.
On apprend en effet aujourd'hui qu'Ali Khamenei a écrit à son poulain dès le 18 juillet pour lui demander de revenir sur une nomination qui, d'après lui, « menaçait ses intérêts de président et semait la division parmi ses partisans ».
Pour les conservateurs en effet, Rahim Mashaie a manqué à la doctrine lorsqu’il a affirmé l’année dernière que l’Iran est l’ami du peuple américain et du peuple israélien. Pour Ahmadinejad en revanche, Mashaie est l’estimable beau-père de son fils. « Une source d’eau pure » a-t-il même affirmé pour défendre son choix.
Des accents poétiques qui n’ont pas désamorcé la colère des conservateurs, certains dénonçant au contraire du népotisme.
Le ton a monté tout au long de la semaine, un proche du guide suprême allant même jusqu’à signifier au président Ahmadinejad que le soutien conservateur n'est pas inconditionnel. « Nous n'avons jamais dit que le président était infaillible » avait-il lancé tandis que des étudiants islamistes menaçaient de passer de l’avertissement verbal aux actes. Finalement, c'est Rahim Mashaïe qui a lui-même annoncé sa démission, et non point Ahmadinejad, une marque de désobéissance pour ses détracteurs.
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