Le guide suprême de la Révolution iranienne, Ali Khamenei, a fait fermer mardi le centre de détention de Kahrizak, où auraient été incarcérés et maltraités certains opposants, depuis la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad, le 12 juin. Et 140 manifestants ont été libérés. En revanche les contestataires ne pourront pas organiser une cérémonie à la mémoire des victimes de la répression.
Depuis la dernière élection présidentielle iranienne, des milliers d'oppsants à Mahmoud Ahmedinejad ont manifesté dans le pays.
(Photo : Reuters)
Il n'y aura pas de journée de deuil jeudi à la mémoire des Iraniens qui ont protesté contre la réélection du président Ahmadinejad et qui l'ont payé de leur vie. Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, les deux candidats qui ont rejeté les résultats de la présidentielle du12 juin, avait demandé l'autorisation d'organiser une cérémonie à la mémoire des victimes du régime, le quarantième jour de la tragédie, au grand Mossala, le lieu de prière par excellence à Téhéran.
L'Iran a été le théâtre de manifestations violentes dans les jours qui ont suivi la réélection du président, faisant une trentaine de morts.
La réponse vient de tomber. Un membre du ministère de l'Intérieur précise qu'aucune autorisation n'a été donnée à ces groupes et ces personnes qui enfreignent la loi, ne reconnaissent pas leur défaite et n'acceptent pas le vote de la majorité, mais qui n'en sollicitent pas moins une autorisation de rassemblement. Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi avait pourtant proposé de ne pas prononcer de discours mais simplement d'écouter des versets du Coran. Peine perdue, mais les contestataires n'ont pas pour autant l’intention de baisser les bras.
Le geste d'apaisement de Khameini |
Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi
Selon le député conservateur, Kazem Jalali, c’est le centre de détention Kahrizak, situé dans le sud de Téhéran, qui a été fermé sur ordre du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.
Dans un geste d’apaisement, le numéro un iranien a ordonné la fermeture de ce centre car les normes nécessaires pour le respect des droits des prisonniers n’y étaient pas respectées.
Cette décision vise à apaiser la situation politique. Elle intervient alors que la presse a fait état ces derniers jours de la mort de quatre jeunes en prison, ce qui a provoqué une série de protestations y compris dans le camp conservateur.
La fermeture de ce centre intervient alors que le chef de la Justice, l'ayatollah Hachémi Chahroudi, a ordonné la libération d’ici une semaine de la plupart des prisonniers arrêtés lors des violences qui ont suivi le scrutin présidentiel du 12 juin.
La justice a également mis en place une commission spéciale pour s’occuper du sort des prisonniers et examiner la situation dans les prisons. Une commission parallèle a été créée par le Parlement.
Le chef de l’opposition, mais aussi l’ancien président, Ali Akbar Rafsandjani, ont demandé la libération des prisonniers pour calmer la situation politique. |