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Nigeria

Fin des combats dans le nord-est: plus de 600 morts

par  RFI

Article publié le 30/07/2009 Dernière mise à jour le 30/07/2009 à 15:52 TU

Après une offensive de l'armée contre la secte islamiste Boko Haram, les combats ont cessé jeudi en milieu de matinée à Maiduguri, au nord-est du pays. Selon des témoins sur place, le calme est revenu mais l'intervention militaire a été sanglante. Plusieurs dizaines d'islamistes radicaux ont été tués. Cela fait maintenant cinq jours que le nord-est du Nigeria s'est embrasé. Les affrontements entre forces de l'ordre et islamistes ont fait au moins 600 morts, d'après différents bilans, depuis le début des affrontements dimanche dernier.

Les forces de l'ordre nigérianes dans la ville de Maiduguri, le 30 juillet 2009.(Photo : AFP)

Les forces de l'ordre nigérianes dans la ville de Maiduguri, le 30 juillet 2009.
(Photo : AFP)

 
Les combats ont cessé, mais le calme semble encore précaire dans la capitale de l'Etat de Borno, le fief des partisans de la secte Boko Haram (« l’éducation moderne est un péché », en langue haoussa). Mercredi soir, les forces de l'ordre avaient pilonné plusieurs quartiers de Maiduguri à l'arme lourde et légère, selon des journalistes sur place. Les témoins parlent de 90 dépouilles de militants islamistes, notamment près d'une mosquée mais aussi à l'intérieur de maisons particulières.

D'autres dépouilles ont été vues près d'un commissariat. Selon la police, 200 islamistes ont été tués et notamment celui présenté comme le n° 2 de la secte, Abubakar Shékau. Toujours selon la police, d'autres activistes radicaux ont pris la fuite, dont Mohammed Yusuf le principal chef du groupuscule radical.

Jeudi matin, le gouverneur de l'Etat de Borno, Usman Chiroma, a précisé que les fouilles « maison par maison » se poursuivaient pour déloger ceux qui se font appeler les « talibans ». Le gouverneur invitait, dans la matinée, les habitants de Maiduguri à vaquer normalement à leurs activités, mais la population ne cache pas sa peur et son inquiétude.

Maiduguri est l'une des villes des quatre Etats du nord du Nigeria – Bauchi, Borno, Kano et Yobe - qui ont connu, depuis dimanche, des violences islamistes. Tout à commencé, dimanche soir, dans l'Etat de Bauchi lorsque des islamistes ont tenté d'attaquer un commissariat pour protester contre l'arrestation de certains de leurs chefs. Le bilan des victimes de ces affrontements s'élevait, jeudi matin, à au moins 600 morts.

La secte islamiste parle de « justice »

Dans un entretien à RFI, Malam Ibrahim Khalil Zarqawi, l'un des responsables de Boko Haram, a affirmé que la décision de combattre a été prise pour « venger l’assassinat de nos militants et d’autres musulmans à Jos, en novembre dernier ». Il s’agit d’une région du centre du pays où les incidents interreligieux sont assez fréquents. Le même responsable « taliban » nigérian a ajouté que lui et ses coreligionnaires ne pouvaient pas « croiser les bras, alors que des mécréants tuaient des musulmans innocents ».

Il s’est également plaint de la justice nigériane « qui n’existe pas » et qui n’est pas respectée par le président Umaru Yar’Adua, se disant prêt « à tout faire, jusqu’à obtenir satisfaction pour toutes leurs doléances ». Malam Ibrahim Khalil Zarqawi a également affirmé que son groupe est bien armé : « nous avons des bombes pour aller combattre et instaurer la charia islamique et la justice dans ce pays ». Il a aussi démenti avoir perdu plus de 150 de ses militants : « nous sommes là et vous allez voir ce qui va se passer ».       

Malam Ibrahim Khalil Zarqawi

30/07/2009