par RFI
Article publié le 02/08/2009 Dernière mise à jour le 02/08/2009 à 09:44 TU
Le repère de la secte des Boko Haram à Maiduguri a été incendié par les forces armées nigérianes.
(Photo : AFP)
Les descriptions faites par les habitants de Maiduguri des exactions de la secte sont effroyables : munis d’armes de toutes sortes, ces talibans nigérians égorgeaient la plupart de ceux qui les rencontraient dans la rue. Tout pouvait vous envoyer en enfer : l’habillement, le fait de ne pas lire le Coran ou le refus de devenir musulman et même de posséder une carte d’identité. Le centre ville porte encore les stigmates de la folie de Boko Haram.
Terrorisés pendant quelques jours, les habitants de Maiduguri se disent aujourd’hui soulagés. Ils saluent l’action des forces de l’ordre qui les ont débarrassés de la folie des talibans. Le gouvernement a bien réagi, n’hésitent pas à dire ceux qui défilent pour voir ce qui reste du siège de Boko Haram, sans doute pour s’assurer que s’en était bien fini.
«... J’ai aussi perdu trois amies. Elles s’étaient enfermées mais ils ont enfoncé la porte et leur ont demandé de lire le Coran. Elles ont dit qu’elles ne pouvaient pas et qu’elles mourraient dans leur religion. Ils les ont égorgées... »
La presse critique et interroge |
La une des quotidiens durant la semaine des combats a été couverte d’images de morts jonchant les rues, cadavres isolés ou entassés, commissariats, maisons ou mosquées en flammes. Un festival d’images choquantes qui décrivaient assez bien la violence des combats avec les talibans. Entre version officielle et informations glanées de part et d’autres, les journaux locaux se sont, eux, contentés en partie de donner des bilans Etat par Etat à mesure que les affrontements se poursuivaient. Des commentaires acerbes contre le voyage du chef de l’Etat pendant que le pays est en crise, en passant par le respect des droits de l’homme par les forces de sécurité, les journaux ont parlé de tout mais se sont bien gardés de faire des commentaires maladroits. Le grand chef religieux musulman, le sultan de Sokoto, Sada Abubakar III, avait mis en garde contre les commentaires incendiaires. Sur les conséquences de cette guerre, la presse nigériane a fait le focus sur le sort des populations déplacées en raison des combats, mais aussi sur l’après-guerre. Il faudra jeter un regard sur les exactions des forces de l’ordre, d’autant que les circonstances de la mort du leader des talibans font maintenant débat. RFI |