par RFI
Article publié le 02/08/2009 Dernière mise à jour le 02/08/2009 à 15:19 TU
Les quatre Etats du nord-ouest du Nigeria, théâtre cette semaine du soulèvement sanglant d'islamistes radicaux, sont sous la haute surveillance de l'armée. La Croix-Rouge redoutait, samedi 1er août, l'apparition d'épidémies en raison de l'entassement des cadavres dans les rues. Les autorités ont d'ailleurs annoncé avoir enterré tous les corps non réclamés dans une fosse commune. La police nigériane confirme par ailleurs le bilan de 600 morts donné dès le 1er août par l'Agence France-Presse. A Maiduguri, la principale ville touchée par les troubles, on continue à enterrer les morts. Les populations sont traumatisées et plusieurs habitants de la minorité chrétienne de la ville se sont retrouvés ce dimanche pour prier à l'église.
Les militants de la secte Boko Haram ("L'éducation occidentale est un péché", en haoussa) ont mis le feu à cette église située au coeur de Maiduguri. Tout a brûlé à l’intérieur, le toit en tôle a été défoncé et dehors, les véhicules ont été également incendiés, tout comme le bureau du pasteur. Ce dimanche matin cependant, les fidèles sont venus en masse, chacun avec sa bible en main. L’office religieux s’est déroulé dans la cour de l’église où on a monté un autel de fortune et une sono.
La majorité des fidèles étaient des femmes, foulards attachés à la tête. Bible et chapelet en main, ces femmes assises sur des nattes dans la cour, suivaient l’office religieux avec un air grave. A la fin du culte, les fidèles se sont alignés dans le calme pour la quête. On sentait le recueillement, mais aussi la colère.
C’est un dimanche pas comme les autres pour nous, nous a dit un fidèle qui remercie Dieu pour le fait que personne n’ait été tué durant l’incendie de l’église. Nous espérons que des dispositions seront prises dans le futur pour éviter de telles violences, dit encore un autre fidèle…
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