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Russie / Géorgie

Moscou et Tbilissi s'accusent mutuellement

par  RFI

Article publié le 05/08/2009 Dernière mise à jour le 05/08/2009 à 13:56 TU

Près d'un an après la guerre éclair entre la Russie et la Géorgie pour le contrôle de la République séparatiste géorgienne d'Ossétie du Sud, la tension s'exacerbe à nouveau entre les deux pays. Moscou et Tbilissi s'accusent mutuellement de provocations.

Le chef adjoint de l'état-major russe, le général Anatoli Nogovitsyne, lors d’une conférence de presse, à Moscou le 5 août 2009.(Photo : AFP)

Le chef adjoint de l'état-major russe, le général Anatoli Nogovitsyne, lors d’une conférence de presse, à Moscou le 5 août 2009.
(Photo : AFP)

Les incidents entre Ossètes et Géorgiens sont encore nombreux et la région reste instable. L'état-major russe accuse la Géorgie de se réarmer dans l'objectif d'une nouvelle agression. La frontière sera fermée à partir de ce mercredi soir et les soldats russes toujours présents en Ossétie du Sud sont en alerte.

Du côté géorgien, les observateurs européens qui supervisent la mise en œuvre de l'accord de cessation des hostilités signé par Moscou et Tbilisssi ont vu leur mission prolongée jusqu'en septembre 2010.

Sur le plan diplomatique, la volonté semble plutôt à l'apaisement. Le président américain, Barack Obama, et son homologue russe, Dmitri Medvedev, se sont entretenus par téléphone sur le sujet. Aussitôt, le vice-président américain, Joe Biden, a appelé le président géorgien, Mikheïl Saakachvili, pour lui faire part de sa préoccupation concernant les tensions croissantes entre Moscou et Tbilissi. Il a insisté sur le fait que toutes les parties devaient s'abstenir d'actes de déstabilisation.

De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a estimé sur la chaîne russe Vesti que la « question géorgienne » n'empoisonnait plus les relations entre la Russie et l'Occident.

Lavrov joue les Européens contre les Américains

Avec notre correspondant à Moscou, Emmanuel Grynszpan

Moscou flatte la diplomatie européenne pour mieux écarter les Américains du Caucase. Sergueï Lavrov a dit tout le bien qu'il pensait ce mercredi de la mission d'observation européenne sur la frontière entre la Géorgie et la région séparatiste d'Ossétie du Sud.

En revanche, le chef de la diplomatie russe a vivement critiqué la demande du président géorgien Mikheïl Saakachvili d'inclure des observateurs américains au sein de la mission européenne. Lavrov a parlé d'une « tentative de déstabilisation de la région parce qu'elle est susceptible de provoquer un conflit entre la Russie et les Etats-Unis ». Selon lui, les risques sont clairs pour l'Europe comme pour les Etats-Unis.

Tandis que le diplomate a cherché ce matin à minimiser l'importance du conflit dans les relations entre Russie et Occident, Washington rapportait avoir repéré deux sous-marins nucléaires d'attaque russe au large des côtes américaines. Du jamais vu depuis 15 ans.

D'autre part, le chef adjoint de l'état-major russe, Anatoli Nogovitsyne, s'est montré très alarmiste ce mercredi. Selon le général, « il est clair que la Géorgie se réarme et qu'elle a récupéré des capacités militaires égales, voire supérieures, au niveau d'avant-guerre ».