Guinée / Drogue

Inquiétude des Nations unies

par  RFI

Article publié le 06/08/2009 Dernière mise à jour le 06/08/2009 à 15:11 TU

(Carte : H.Maurel/RFI)

L'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a dénoncé mercredi l'existence de laboratoires clandestins en Guinée, capables de produire de l'ecstasy, de la cocaïne ou encore de l'héroïne. Cette découverte a été faite lors d’une mission conjointe de l’ONUDC et d’Interpol, à la demande de la junte militaire. La Guinée était déjà citée comme étant une plaque de transit pour la cocaïne sud-américaine à destination de l’Europe.

C’est à la demande de la junte militaire, au pouvoir depuis décembre 2008, que les spécialistes de l’ONU et d’Interpol ont effectué cette mission, après la saisie en juillet dernier par les forces de sécurité guinéennes d’importantes quantités de produits chimiques sur plusieurs sites à Conakry. Selon un communique de l’ONUDC publié jeudi à Dakar, « les contrôles des experts ont confirmé que les quantités et la nature des produits chimiques découverts sur ces sites visités dépassent largement les besoins de la Guinée et que certaines de ces substances sont des précurseurs chimiques de produits tel que l'ecstasy et des solvants souvent utilisés dans la production de la cocaïne et de l'héroïne ».

C’est la première fois que l’organisation internationale apporte des preuves concernant une activité de laboratoires clandestins en Afrique de l’Ouest. Au moins trois personnes ont été arrêtées, la semaine dernière, en rapport avec ces découvertes de l’ONUDC et d’Interpol. Le même communiqué souligne, également, que « le gouvernement guinéen, l'ONU et Interpol sont inquiets du fait que la production clandestine de drogues peut être très répandue en Guinée ».

Selon Antonio Mazzitelli, responsable de l’ONUDC pour l'Afrique de l'Ouest, l'évolution la plus inquiétante est la découverte de capacité de production de l'ecstasy, preuve que cette zone du continent devient une plaque tournante de plus en plus sérieuse du trafic de drogue.