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Gabon

Incidents lors d'une manifestation

par  RFI

Article publié le 07/08/2009 Dernière mise à jour le 08/08/2009 à 16:07 TU

De violents affrontements ont opposé, ce vendredi matin, plusieurs milliers de manifestants aux forces de l'ordre dans la capitale gabonaise, Libreville. Il s’agissait d'une manifestation pour protester contre la présence d'Ali Bongo au gouvernement. Le fils du défunt président Omar Bongo Ondimba est candidat à la présidentielle du 30 août prochain pour succéder à son père. Une coalition d'une dizaine de candidats exige qu’Ali Bongo abandonne ses fonctions ministérielles. La manifestation avait été interdite. Il y a eu plusieurs blessés, lors de la dispersion des manifestants par la police. Une nouvelle manifestation, cette fois autorisée, a pu se dérouler dans l’après-midi.

Des forces de l'ordre tentent de disperser les nombreux manifestants qui protestent contre la présence au gouvernement d'Ali Bongo. A Libreville, le 7 août 2009.(Photo : AFP)

Des forces de l'ordre tentent de disperser les nombreux manifestants qui protestent contre la présence au gouvernement d'Ali Bongo. A Libreville, le 7 août 2009.
(Photo : AFP)

Dans la matinée, le face-à-face entre la centaine de policiers et les manifestants a duré plus de deux heures. Des grenades lacrymogènes ont été tirées dans la foule, juste après que les manifestants surchauffés aient fini de chanter l’hymne national.

Etouffés par ce gaz piquant, les manifestants se sont repliés derrière les maisons et les rues secondaires. Quelques jeunes téméraires se sont jetés sur les policiers qui ont répliqué à coups de matraque. L’un d’eux, roué de coups, s’est évanoui. Les policiers l’ont placé dans leur camion. La foule le prenant pour mort s’est excitée davantage.

C’est à ce moment que Bruno Ben Moubamba, un des candidats ayant appelé à la manifestation, est arrivé. Pierre Mamboundou, Zacharie Myboto et les autres poids-lourds de l’opposition sont arrivés un peu après la bataille. Ils ont négocié la possibilité d’organiser la marche malgré son interdiction et ont obtenu satisfaction. Une nouvelle manifestation s’est ainsi déroulée dans l’après-midi.

Pierre Mamboundou a déploré la répression : « Il y a déjà des blessés. On annonce qu’il y a des personnes qui sont très atteintes mais on attend de voir. Pour l’instant, on est là ».

Ali Bongo est le seul candidat au scrutin présidentiel qui exerce toujours des fonctions ministérielles. Le ministre de l’Enseignement technique Maganga Moussavou a annoncé, jeudi, qu’il démissionnait du gouvernement pour se consacrer à la campagne électorale. Le Parti démocratique gabonais (PDG), au pouvoir, avait fait savoir, fin juillet, qu’« aucune disposition ne disqualifie les candidats à l’élection présidentielle pour siéger au gouvernement ».

Vingt-trois candidats, dont trois femmes, sont en lice pour la présidentielle du 30 août, un scrutin à un seul tour. La campagne électorale doit s'ouvrir le 15 août prochain pour deux semaines.