L’ex-Premier ministre Jean Eyéghe Ndong se préparait à embarquer, dimanche, à bord d'un vol Air France à destination de Paris. Les autorités l’ont empêché de prendre l’avion au motif que son passeport portait la mention « Premier ministre », alors qu'il ne l’est plus. Il a critiqué cette décision, soulignant qu’on ne l’aurait pas empêché de voyager s’il n’avait pas démissionné, le 17 juillet dernier, des fonctions de chef du gouvernement, pour être candidat indépendant à la succession du président Omar Bongo, lors de l’élection du 30 août prochain.
L'ancien Premier ministre gabonais Jean Eyéghe Ndong.
(Photo : Reuters)
Jean Eyéghe Ndong a souligné que «
quand on quitte ses fonctions, on bénéficie des avantages liés à ces fonctions pendant encore deux, trois mois et même, parfois, six mois ». L’ancien chef du gouvernement gabonais a ajouté que «
bien sûr, ce ne sont pas des usages qui sont écrits », soulignant qu’«
attendre que je me présente à l’aéroport, c’est une manière de faire qui n’est pas convenable, lorsqu’on a affaire à quelqu'un qui a exercé les fonctions de Premier ministre. Je trouve ça pour le moins inélégant ».
Jean Eyéghe Ndong affirme que cette décision de l’empêcher de prendre son avion est liée à l’attitude qu’il a eue « en démissionnant du gouvernement, en décidant d’être candidat indépendant ». Il a rappelé avoir été responsable du Parti démocratique gabonais (PDG), au pouvoir, et se dit « être sûr que tout cela joue dans les esprits de ceux qui sont aux commandes de l’Etat, aujourd’hui ».
Jean Eyéghe Ndong, ex-Premier ministre gabonais
L’ancien ministre de l’Intérieur André Mba Obame a connu le même traitement que l’ancien chef du gouvernement, à la seule différence qu’on l’avait averti auparavant à son domicile.
Pour l'actuel ministre gabonais de l'Intérieur Jean-François Ndongou, ce sont des dispositions « usuelles » qui ont été appliquées. Il a regretté que l’ancien Premier ministre se soit « présenté malheureusement avec un document de voyage qui portait une fonction qu’il n’occupait plus ». Selon Jean-François Ndongou, « dans une République organisée il ne peut pas y avoir deux chefs de gouvernement ». Il a souligné que « l’on n’a pas empêché » l’ancien Premier ministre de se déplacer et s’est dit sûr que Jean Eyéghe Ndongo « a été induit en erreur par ses collaborateurs qui n’ont pas pris des dispositions pour faire établir un passeport diplomatique en qualité d’ancien Premier ministre ».
Jean-François Ndongou, ministre gabonais de l'Intérieur
L'ancien ministre gabonais de l'Intérieur André Mba Obame.
(Photo : gaboneco.com)
Jean Eyéghe Ndongo et André Mba Obame étaient en poste au moment du décès du président Omar Bongo Ondimba, début juin. Ils ont décidé de se porter candidats indépendants à la présidentielle du 30 août prochain. Le Parti démocratique gabonais a investi Ali Ben Bongo, le fils du président défunt, comme candidat unique au scrutin.