Article publié le 11/08/2009 Dernière mise à jour le 11/08/2009 à 16:47 TU
Le dépouillement des résultats du vote pour le renouvellement des instances du Fatah
(Photo : Nayef Hashlamoun/ Reuters )
Avec notre envoyé spécial à Bethléem, Karim Lebhour
Les premiers résultats marquent un vote sans appel contre les dirigeants historiques du Fatah. Au terme d’un congrès houleux, les quelque 2 300 délégués de Bethléem ont clairement voté pour le changement. Seuls quatre des dix membres de la direction sortante qui se représentaient, dont Mahmoud Abbas, ont été élus. Ahmed Qorei, le chef des négociateurs palestiniens, considéré comme l’un des membres les plus influents du Fatah est battu.
La « jeune garde » emporte quatorze des dix-huit sièges en jeu. Parmi les nouveaux dirigeants élus, on compte Marwan Barghouti, l’un des chefs militaires de la seconde Intifada, actuellement en prison en Israël. Saeb Erakat et Jibril Rajoub font également leur entrée au Comité central. « Coup contre une direction qui a monopolisé le pouvoir pendant si longtemps sans même présenter un seul bilan » a commenté Rajoub. Enfin, Mohammed Dahlan, l’ancien homme fort de la bande de Gaza, très contesté au sein du Fatah, fait son retour.
Il faut encore attendre les résultats du vote pour le Conseil révolutionnaire, la seconde instance dirigeante du Fatah pour confirmer le rajeunissement du parti de Yasser Arafat.
De l'homme d'action à l'action politique |
A 50 ans, Marwan Barghouti est une valeur montante de la résistance palestinienne. Prisonnier d'Israël depuis sept ans, il a été condamné cinq fois à la perpétuité pour son rôle de premier plan dans l’organisation et le commandement des Brigades de martyrs d’al-Aqsa, la branche armée du Fatah, qui avait lancé une campagne d’attentats-suicide contre Israël en 2000.
Avant cela, Barghouti avait aussi été de la première intifada, la révolte des pierres, dans la bande de Gaza en 1987. Il en garde une aura d’homme d’action. Ce qui manque justement cruellement à la vieille garde du Fatah critiquée pour son embourgeoisement si ce n’est pour sa corruption, à l'image d'un Ahmed Qoreï, l'ancien Premier ministre exclu du comité central et qui paie autant pour sa mauvaise réputation que pour l'échec des négociations avec Israël.
Mais Barghouti a aussi des ambitions politiques. Après la signature des accords d’Oslo, il était rentré d'exil pour devenir le secrétaire général du Fatah pour la Cisjordanie. Aujourd'hui, même le frère ennemi du Fatah, le Hamas le verrait bien sortir de prison pour remplacer Mahmoud Abbas à la tête de l'Autorité palestinienne. Les islamistes le jugent en effet honnête et cite même régulièrement son nom dans les échanges de prisonniers israéliens et palestiniens. RFI |
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