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Proche-Orient

La « jeune garde » prend l'assaut du Fatah

Article publié le 12/08/2009 Dernière mise à jour le 12/08/2009 à 11:29 TU

Des nouvelles têtes et du sang neuf. A l'occasion du son premier congrès en 20 ans, le Fatah a évincé la « vieille garde » historique, au profit d’une nouvelle génération de dirigeants dont la plupart restent des proches du pouvoir palestinien.

Avec notre envoyé spécial à Bethléem, Karim Lebhour

Marouane Barghouti, figure charismatique du Fatah emprisonné à vie en Israël, lors de son procès, en juin 2004.(Photo : AFP)

Marouane Barghouti, figure charismatique du Fatah emprisonné à vie en Israël, lors de son procès, en juin 2004.
(Photo : AFP)

Le congrès du Fatah marque une transition entre les fondateurs, compagnons de Yasser Arafat et une nouvelle génération de dirigeants.

Parmi eux, Marwan Barghouti, l’étoile montante du Fatah, condamné à la prison à vie en Israël. Au total, « la jeune garde » emporte 14 des 18 sièges en jeu pour le Comité central. La direction sortante ne conserve que 4 sièges.

Le négociateur Saëb Erakat, les anciens chefs des services de sécurité Jibril Rajoub et Mohamed Dahlan accèdent également au Comité central. Le vote du congrès illustre les rancoeurs de la base du Fatah à l’égard de l’ancienne direction.

Symbole de ce désaveu : Ahmed Qorei, le chef des négociateurs palestiniens, fidèle de Mahmoud Abbas, perd son poste. Son éviction aura sans doute des conséquences sur la reprise du processus de paix avec Israël. Mohamed Dahlan a immédiatement déclaré que la nouvelle direction n’acceptera plus des « négociations qui ne mènent nulle part » et demande que soit fixées des dates limites pour les pourparlers, préfigurant d’un durcissement du Fatah vis-à-vis d’Israël.

En Israël, des appels en faveur de la libération de Barghouti

Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul

« Il faut libérer immédiatement le détenu Marwan Barghouti et négocier avec lui. Il est le seul capable de prendre des décisions difficiles ». C’est un ministre travailliste, Binyamin Ben Eliezer, qui l’affirme. Général de réserve et ancien ministre de la Défense, Ben Eliezer s’explique : « On ne fait pas la paix avec des beaux esprits, mais avec des dirigeants capables d’imposer leur autorité à l’ensemble des factions palestiniennes ». Avishaï Braverman, un autre ministre travailliste, pense lui aussi qu’il faut libérer le responsable de l’OLP, condamné en Israël à cinq peines de prison à perpétuité pour activités terroristes. De nombreux députés de l’opposition sont également de cet avis.

En revanche, au Likoud, le parti du Premier ministre israélien, on estime que cet appel est nuisible. « Libérer un tueur ne nous mènera pas à la paix », estime la ministre Limor Livnat. Un député nationaliste pense que seuls des aveugles et des sourds peuvent proposer la libération de Marwan Barghouti après les déclarations au congrès de l’OLP. Le Shin Beth, le service de sécurité intérieur israélien, s’oppose à la libération du détenu palestinien, probablement pour ne pas risquer d’affaiblir Mahmoud Abbas. Mais, son éventuelle libération continue d’être évoquée dans le cadre d’un échange avec le Hamas qui détient le soldat israélien, Gilad Shalit, à Gaza.