par RFI
Article publié le 12/08/2009 Dernière mise à jour le 12/08/2009 à 06:23 TU
La disparition de Guy-André Kieffer en 2004, à Abidjan, reste toujours inexpliquée.
(Photo : www.guyandrekieffer.org)
Des magistrats ivoiriens, présents à Paris depuis une semaine pour enquêter sur la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, disparu à Abidjan en 2004, doivent entendre deux Français qui l'avaient employé entre 2001 et 2002. La famille de Guy-André Kieffer a également été convoquée. Bernard Kieffer, le frère, a refusé de se rendre à la convocation. L’épouse du disparu a elle accepté. Compte-rendu de cette audience.
C'est dans une antenne de la gendarmerie du vingtième arrondissement de Paris, que les magistrats ivoiriens mènent leurs auditions. Les deux juges d'instruction et les deux substituts du procureur, venus d'Abidjan, ne posent pas directement les questions. Celles-ci sont inscrites sur un ordinateur qui est ensuite transmis à des gendarmes français chargés eux-mêmes d'interroger les témoins.
Bernard Kieffer, le frère de Guy-André, a refusé de se rendre à la convocation. Osange Silou-Kieffer, l'épouse du journaliste disparu, a elle accepté. Elle raconte ses deux heures d'audition. « On m’a posé les questions les plus diverses : est-ce que j’étais séparée de mon époux au moment de son enlèvement, est-ce que j’étais au courant qu’il entretenait une relation avec une autre femme, est-ce que j’ai la preuve qu’on était marié, qu’il est bien de nationalité canadienne, où se trouve ma fille, est-ce que je suis sûre que mon époux est mort, est-ce que je ne pense pas que les service secrets français ont quelque chose à voir avec l’enlèvement de mon mari et là, on m’a montré un document, un document que nous connaissons déjà parce que nous savons qu’il est faux ».
A l'issue de sa seconde audition, Osange Silou-Kieffer est repartie libre, sans menace d'inculpation. Mais avec le sentiment que la volonté de la justice ivoirienne de mettre une nouvelle fois en cause les ex-employeurs français de Guy-André, n'est qu'un contre-feu après le témoignage du prétendu major Gossé, l'homme qui affirme avoir vu le journaliste dans les sous-sols de la présidence juste après son enlèvement.
Pour la famille du journaliste et des sources proches de l'enquête française, les magistrats ivoiriens agissent sous la pression des autorités d'Abidjan qui veulent en finir au plus vite avec cette affaire embarrassante.
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06/08/2009 à 20:03 TU