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France/Iran

Clotilde Reiss en liberté conditionnelle

par  RFI

Article publié le 16/08/2009 Dernière mise à jour le 17/08/2009 à 11:35 TU

Après plus de six semaines de détention, la Française Clotilde Reiss est sortie de prison dimanche soir. C’est la présidence française qui l’a annoncé. La France a accepté de payer une caution. La jeune universitaire sera « hébergée » à l'ambassade de France à Téhéran le temps que la justice iranienne se prononce sur les accusations qui pèsent contre elle.

Clotilde Reiss.(Photo : Reuters)

Clotilde Reiss.
(Photo : Reuters)

La Française Clotilde Reiss, détenue en Iran depuis le 1er juillet pour avoir participé à des manifestations post-électorales, est sortie de prison dimanche soir « en bonne santé ». Elle sera « hébergée » à l'ambassade de France à Téhéran, a annoncé dimanche la présidence française.

La jeune femme a été libérée sous caution que la France a accepté de payer. Pour l’instant, Clotilde Reiss ne peut pas quitter l'Iran. Elle ira à l'ambassade de France à Téhéran « dans l'attente de son retour en France », indique le communiqué de l'Elysée. « Elle est en bonne santé et garde un bon moral », ajoute la présidence. Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères a précisé qu'elle «demeure sous contrôle judiciaire». Nicolas Sarkozy a de nouveau réclamé « qu'il soit mis fin au plus vite aux procédures judiciaires à l'encontre de Clotilde Reiss ».

Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères

« La France a versé une caution comme elle l'avait déjà fait et comme les autres pays le font. »

17/08/2009

« Courage et dignité »

Le président Nicolas Sarkozy s'est entretenu avec elle au téléphone « dès sa sortie de prison », a encore indiqué la présidence française. Le chef de l’Etat « lui a exprimé sa joie et son plein soutien ainsi que celui de tous les Français, qui ont suivi avec inquiétude son arrestation et la procédure judiciaire à laquelle elle est soumise ». Nicolas Sarkozy a relevé « la dignité et le courage avec lesquels Clotilde Reiss a affronté cette épreuve », indique encore le communiqué.

Nicolas Sarkozy s'est également entretenu avec Rémi Reiss, le père de la jeune femme de 24 ans. « Les autorités françaises demandent maintenant qu'il soit mis fin au plus vite aux procédures judiciaires à l'encontre de Clotilde Reiss et de Mme Nazak Afshar, que rien ne peut justifier », ajoute la présidence.

De leur côté, les proches de la jeune femme se sont félicités de cette libération. Son père se dit heureux de cette « première étape ».

Rémy Reiss

Le père de la jeune fille réagit à cette libération

« Elle était très heureuse de pouvoir respirer un peu la liberté ».

17/08/2009 par Auberi Maitrot


Le 8 juillet dernier, l'universitaire française avait reconnu devant une cour iranienne avoir participé à des manifestations contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad et rédigé un rapport pour un institut de recherche français. Les proches de Clotilde Reiss, qui n'ont cessé de clamer son innocence, ont toujours affirmé que ses aveux avaient été sollicités par les autorités iraniennes.

Satisfecit pour Bachar el-Assad

Après cette libération conditionnelle, la France a remercié les pays de l’Union européenne, mais aussi la Syrie. Fréquemment critiqué pour son soutien à la République islamique, le régime syrien se voit ainsi décerner un satisfecit pour son rôle de médiateur.

La France compte peut être sur le président Bachar el-Assad pour tenter d'assouplir la position de la République islamique sur le délicat dossier de son programme nucléaire.

Mais au-delà du cas de Clotilde Reiss, rien n'indique que le gouvernement iranien soit prêt à la moindre concession. Les dirigeants de la République islamique n'ont en effet cessé, depuis la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad, d'accuser les pays occidentaux d'être à l'origine des manifestations de l'opposition iranienne.

Ahmad Salamatian

Vice-ministre iranien des Affaires étrangères en 1979, député d'Ispahan jusqu'en 1981, aujourd'hui exilé en France

« On est rentré en négociations avec un pays qui a transformé l'appareil judiciaire en une forme de prise d'otage et les libérations se font contre des rançons. »

17/08/2009 par Auberi Maitrot