par RFI
Article publié le 20/08/2009 Dernière mise à jour le 21/08/2009 à 06:27 TU
Des femmes afghanes dépouillent les urnes dans un bureau de vote à Kandahar, dans le sud de l’Afghanistan, le 20 août 2009.
(Photo : Omar Sobhani / Reuters)
Avec notre envoyée spéciale à Kaboul, Sophie Malibeaux
Les bureaux de vote ont fermé à 16h, et même un peu plus tard pour certains, un délai supplémentaire ayant été accordé par la commission électorale pour que les gens déjà présents puissent voter. Mais à Kaboul même, la détérioration du climat a incité les habitants à rester chez eux. Les observateurs n'ont vu que peu de files d'attentes devant les bureaux électoraux.
Les Afghans ont abordé cette journée avec la plus grande appréhension en raison des menaces proférées par les insurgés qui leur demandaient de rester chez eux. Du coup, au moment de la clôture des bureaux, on a ressenti comme un soulagement parmi le personnel électoral.
En fin d’après-midi, dans les rues de Kaboul, il y avait toujours aussi peu de monde que ce matin. La police continuait d’arrêter les voitures, mais on sentait, là aussi, la tension un petit peu retombée.
Mais ces menaces des insurgés talibans, leur gestes d’intimidations, n’expliquent sans doute pas cette faible participation probable. Le désintérêt vis-à-vis du scrutin et des candidats en lice est aussi de la partie. Il est très facile de voir que beaucoup de gens n’ont pas voté : ceux qui ont le doigt noirci par l’encre apparaissent plutôt minoritaires à première vue dans la rue, et leurs explications sont plutôt désabusées.
Ce sont des gens préoccupés par les nécessités de la vie quotidienne, et la politique leur passe largement au-dessus de la tête. Et il y a toujours cette impression que le processus est mené par les étrangers, et que les Afghans, au fond, n’ont pas toutes les cartes en main.
Félicitations de l'Occident
De son côté, l’Occident s’est félicité de la tenue d’élections historiques, saluant une victoire de la démocratie. Les élections présidentielle et provinciales paraissent avoir été « un succès », a estimé le président américain Barack Obama, quelques heures après la fermeture des bureaux de vote.
Le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, s'est quant à lui montré satisfait du déroulement « efficace » de ces élections, jugeant qu'elles seront considérées comme « crédibles » par les Afghans.
sur les élections en Afghanistan
« Du point de vue de la sécurité, les élections ont été un succès. »
Le secrétaire général de l'ONU a lui aussi rendu hommage au peuple afghan. Ban Ki-moon « félicite les femmes et les hommes d’Afghanistan pour leur participation aux élections présidentielle et provinciales. Il note qu'en exerçant leur droit de vote constitutionnel, les Afghans ont de nouveau manifesté leur désir de stabilité et de développement pour leur pays », déclare un communiqué de son service de presse.
Satisfaction aussi du côté de Didier Mariani, représentant spécial de la France pour l'Afghanistan, qui souligne l'échec de de ceux qui voulaient empêcher la démocratie de s'exprimer en Afghanistan.
« La première manche est réussie, on verra la deuxième manche après. On nous annonçait des élections où le pays devait être à feu et à sang... or finalement près de 90% des bureaux de vote étaient ouverts... »
Des violences, mais à un niveau moins important qu'attendu |
Avec notre correspondant à Kaboul, Nicolas Bertrand 26 personnes tuées, dont de nombreux civils, et 135 incidents à travers le pays : le niveau de violence aura tout de même été à la hauteur de ce que laissaient redouter les menaces des talibans ces derniers jours. Cette fois, la commission électorale indépendante table sur une participation de 50%, mais d’après ce qu’on a vu partout dans le pays, il devrait être encore beaucoup plus faible que ça. |
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