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Suisse / Libye

Les excuses officielles de la Suisse pour l'arrestation d'Hannibal Kadhafi

Article publié le 20/08/2009 Dernière mise à jour le 21/08/2009 à 11:26 TU

Le président suisse Hans-Rudolf Merz (g) en compagnie du Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi lors de leur conférence de presse conjointe à Tripoli, le 20 août 2009.(Photo : AFP)

Le président suisse Hans-Rudolf Merz (g) en compagnie du Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi lors de leur conférence de presse conjointe à Tripoli, le 20 août 2009.
(Photo : AFP)

« J'exprime mes excuses au peuple libyen pour l'arrestation injuste de diplomates libyens par la police de Genève ». Avec ces mots, le président de la Confédération helvétique, Hans-Rudolf Merz a mis un terme au conflit qui opposait la Suisse à la Libye depuis l'arrestation à Genève de Hannibal Kadhafi en juillet 2008. La Libye avait très vivement réagi. Rappel des événements.

Avec notre correspondant à Genève, Laurent Mossu

Le président helvétique Hans Rudolf Merz est allé à Canossa. Il a présenté les excuses officielles de la Suisse à la Libye pour l’arrestation d’Hannibal Khadafi l’an dernier à Genève. Le fils du leader libyen avait été interpellé dans un hôtel de la ville pour avoir maltraité deux membres de son personnel. Après 48 heures passées en prison il fut libéré après le versement d’une caution d’un demi million de francs suisses. 

La réaction de Tripoli fut très vive : arrêt des livraisons de pétrole, retrait des capitaux placés dans les banques suisses et enfin deux hommes d’affaires helvétiques retenus en otage en Libye.

Tripoli exigeait des excuses publiques officielles. Elle les a obtenues. Le président suisse a ainsi parlé d’ue arrestation injuste lors d’une conférence de presse tenue à Tripoli en compagnie du Premier ministre libyen. Un tribunal arbitral a été constitué et les deux otages libérés.

 

La presse helvétique se déchaine

Avec notre correspondant à Genève, Laurent Mossu

La presse suisse se déchaine et condamne en termes d’une virulence rarement atteinte les excuses présentées à la Libye.

 La Tribune de Genève parle d’une « reddition en pleine campagne, d’une sale besogne remplie par le président de la Confédération qui s’est couché devant le dictateur.»

 Le Courrier évoque « une Suisse humiliée» et constate avec amertume «qu’aucun pays n’est venu l’aider à se sortir du guêpier.» 24 heures de Lausanne se dit «indigné ».

La Liberté de Fribourg s’exclame « Pauvre M. Merz. Pour sauver le pays, le président de la Confédération a été contraint à des génuflexions, un jour devant l’hyper puissance américaine dans l’affaire de l’UBS, et le lendemain, je cite toujours, le chien enragé du Proche Orient.»

Pour le Temps, « la Suisse perd plus que son honneur. Elle paie le tarif fort alors qu’elle n’est pas certaine du retour prochain des otages.» Bref, c’est une volée de bois vert.