par RFI
Article publié le 29/08/2009 Dernière mise à jour le 30/08/2009 à 00:17 TU
Yukio Hatoyama, chef du parti démocratique de l'opposition, pendant sa campagne, le 29 aout 2009, à Sakai, au Japon.
(Photo : Reuters)
« Une politique au service de la vie des gens ». C'est ce que promet le PDJ, le Parti démocrate du Japon. Des allocations familiales, des aides aux chômeurs, la gratuité partielle de l'enseignement, un minimum vieillesse, les propositions de campagnes paraissent séduire les citoyens japonais. Selon tous les sondages, ce parti classé au centre sur l'échiquier politique du pays, est promis à une victoire écrasante sur ses adversaires conservateurs.
Le parti au pouvoir depuis 1955 pourrait ainsi payer les conséquences des réformes libérales menées de 2001 à 2006. Des réformes qui auraient aggravé les disparités et le chômage. En plus, le pays vient juste de sortir de sa pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale. Et la devise de Yukio Hatoyama, l'homme qui devrait être nommé Premier ministre en cas de victoire du PDJ, tombe à point nommé. Elle tient en deux mot : « amour amitié ».
Dans ce climat de morosité, les Japonais, réputés peu intéressés par la politique, pourraient voter en masse, et établir un nouveau record de participation. En 2005, 67,5% d'entre eux s'étaient rendus aux urnes.
Un contexte socio-économique morose |
Le Japon, deuxième économie au monde après les Etats-Unis, vient tout juste de sortir de la récession. Techniquement en tous cas. Le pays a renoué avec la croissance au deuxième trimestre, pour la première fois en un an et demi. Et cela, grâce à des mesures de relance massives et au redémarrage des exportations. Mais ce début de reprise reste fragile. Le taux de chômage a atteint en juillet le niveau record de 5,7%. Le Japon subit bien sûr la crise économique mondiale mais certains des maux dont il souffre sont plus anciens. Le travail précaire chez les jeunes et les inégalités entre riches et pauvres ne datent pas d'hier. Ils sont en partie dus aux réformes libérales lancées par les conservateurs au début des années 2000. Enfin le Japon doit faire face à un problème de fond : le vieillissement de sa population, qui finit par fragiliser l'économie. La consommation des ménages reste en effet trop faible pour soutenir solidement la croissance. Et le financement des retraites s'avère insuffisant ce qui pèse de plus en plus sur la dette du pays. |
« Le Parti conservateur s'est contenté de voter les projets de loi concus par la bureaucratie. Tout a été contrôlé par elle. Et ça se termine par un échec total. Nous sommes dans une situation comparable à celle de l'ancienne Allemagne de l'Est. C'est la fin d'une époque, et la récession mondiale est la goutte d'eau qui fait déborder le vase »
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