par RFI
Article publié le 02/09/2009 Dernière mise à jour le 02/09/2009 à 04:30 TU
Cette interdiction intervient au moment où l’éventualité d’une candidature du chef de la junte à la présidentielle du 31 janvier est l’objet de vifs débats et de manifestations.
Mais du côté de l’organe de régulation de la presse, on se défend de vouloir museler la presse. Selon Jean-Raymond Soumah, président du Conseil national de la communication (CNC), « il n’y a aucune volonté de musellement de qui que ce soit, bien au contraire, je peux les rassurer. Il s’agit de faire en sorte que les médias utilisent au mieux les espaces de liberté dont ils disposent, sans plus. Dans les émissions interactives à caractère politique, il y a des propos qui sont de nature à entraîner le désordre ».
En face, la réaction a été immédiate. Le porte-parole de l'Union des radiodiffusions et Télévision libres de Guinée (URTELGUI) a exprimé la « vive préoccupation » de ses membres face à cette décision unilatérale du CNC. Boubacar Yacine Diallo, président de l’URTELGUI, dénonce la manœuvre et menace de saisir les tribunaux. « Nous nous réservons le droit de saisir la Cour suprême pour faire annuler cette décision qui est de nature à violer le décret de libéralisation, mais surtout, et c’est plus grave, à priver du droit de parole les citoyens ».
Ces derniers jours, de nombreux auditeurs s'étaient exprimés librement sur les ondes, usant parfois d'un ton véhément pour critiquer l'action de la junte et rejeter l'éventuelle candidature de son chef, le capitaine Moussa Dadis Camara, à la présidentielle.
Lundi, l'ONG Human Rights Watch (HRW) avait par ailleurs demandé à la junte de « cesser les actes d'intimidation et les menaces contre les personnes qui expriment leur désaccord ». « Des opposants politiques et au moins un activiste des droits humains qui ont critiqué la candidature présumée du capitaine Moussa Dadis Camara ont reçu des menaces ces derniers jours », avait relevé HRW dans un communiqué publié à Dakar.