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Gabon / Présidentielle

Incidents après la publication des résultats

par  RFI

Article publié le 03/09/2009 Dernière mise à jour le 03/09/2009 à 21:33 TU

Après l'annonce, en fin de matinée, de la victoire au scrutin présidentiel de dimanche d'Ali Ben Bongo, des troubles se sont produits à Libreville et à Port-Gentil, où le consulat de France a été incendié. Des soldats français ont été appelés pour assurer sa protection. Le ministre des Affaires étrangères Paul Toungui a déclaré dans la soirée que les autorités allaient « tout faire pour que ça se calme ». Ali Bongo a été crédité de 41,73% des suffrages. Ses deux principaux rivaux, l'ex-ministre de l'Intérieur André Mba Obamé et le vétéran d'opposition Pierre Mamboundou, ont recueilli respectivement 25,9% et 25,2% dans ce scrutin à un seul tour. André Mba Obame a dit ne pas reconnaître les résultats et affirme avoir « gagné ». Dans la soirée, la tension restait visible à Libreville et surtout à Port-Gentil, où un couvre-feu a été instauré à partir de 19H00 Temps universel. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon se dit préoccupé par les incidents de la journée au Gabon.

Les résultats des élections présidentielles ont provoqué des incidents à Libreville, le 3 septembre 2009.(Photo : Issouf Sanogo/AFP)

Les résultats des élections présidentielles ont provoqué des incidents à Libreville, le 3 septembre 2009.
(Photo : Issouf Sanogo/AFP)

Dans la capitale, il n’y a pas eu de manifestations importantes, mais des attroupements se sont formés dans certains quartiers, où des barrages de pneus et de poubelles ont été dressés, notamment à Nkembo et à Akébé. Par ailleurs, jeudi matin, vers 9 heures, les forces de l’ordre ont dispersé à coups de matraques et de gaz lacrymogènes un sit-in de l’opposition, tout près du siège de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cénap).

Dans la bousculade, l’opposant Pierre Mamboundou a été blessé au visage par un coup de crosse, semble-t-il. On ne connaissait pas, jeudi soir, sa position, mais selon plusieurs témoignages il serait en lieu sûr, de même que André Mba Obame.

A Port-Gentil, à quelque 200 kilomètres au sud de la capitale, les incidents ont été beaucoup plus sérieux. Cette ville est un fief de Pierre Mamboundou où des partisans de l’opposition ont d’abord attaqué la prison, dont ils ont libéré les détenus. Puis, le consulat de France a été mis à sac et incendié ; face à ces incidents, l’armée française est intervenue pour sécuriser ce consulat : 80 hommes du 6ème bataillon d’Infanterie de Marine qui, selon les autorités françaises, ont été sollicités par les autorités gabonaises. Tout cela peut rappeler l’année 1990, où des émeutes avaient éclaté à Port-Gentil. François Mitterrand, à la demande d’Omar Bongo, y avait envoyé des forces françaises.

La situation semble donc très tendue dans la deuxième ville du pays, avec des voitures caillassées, des stations d'essence saccagées. Selon un témoin anonyme, les manifestants ont surtout pillé des magasins sur le grand boulevard Léon M’Ba, l’avenue principale de Port-Gentil.

Un témoin de Port-Gentil

« Tous les magasins au niveau du grand marché sont saccagés. C'est un véritable chaos dans la ville et on ne voit les forces de l'ordre nulle part ! »

03/09/2009 par Boniface Vignon

Le gouvernement français a fait un appel au calme et a demandé à tous les ressortissants français de rester chez eux. On évalue à près de 10 000 le nombre de Français vivant au Gabon. Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a condamné ces violences.

Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères

« Pour les Français, les plans d'évacuation sont prévus depuis longtemps ! »

03/09/2009 par Cyril Bensimon