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Kenya / Etats-Unis

Querelle diplomatique autour de la Commission anticorruption

par  RFI

Article publié le 04/09/2009 Dernière mise à jour le 04/09/2009 à 20:10 TU

La polémique enfle concernant la décision du président Mwai Kibaki, en début de semaine, de reconduire la même personne à la tête de la Commission anticorruption, après un mandat de cinq ans qui est beaucoup critiqué pour l’absence de résultats tangibles. Aaron Ringera, a été reconduit sans consultation, provoquant la protestation des députés et de la société civile, mais également de la part de diplomates, notamment américain. Ce n’est pas la première fois que la question de la corruption provoque une querelle diplomatique entre le Kenya et les Etats unis.

(Carte: Farid Achache / RFI)

(Carte: Farid Achache / RFI)

Une décision unilatérale, sans aucune consultation, y compris au niveau du parlement, voilà les critiques qui s’accumulent de la part de la société civile, des députés, mais aussi des diplomates.

L’ambassadeur américain Michael Ranneberger estime dans un communiqué que les maigres résultats de la Commission depuis cinq ans et la hâte à reconduire Aaron Ringera sont particulièrement préoccupants et que des sanctions ne sont pas à exclure. Une déclaration qui a provoqué l’ire de plusieurs ministres notamment Mutula Kilonzo, ministre de la Justice qui, tout en reconnaissant n’avoir pas été consulté par le président, n’admet pas cette ingérence dans les affaires intérieures.

« S’il vous plaît, taisez-vous ! Venez nous parler directement, on vous expliquera ce que dit la loi. Si vous pensez qu’on peut l’améliorer, dites nous, mais dites-le nous de manière respectueuse, car nous savons ce que nous faisons », a annoncé Mutula Kilonzo.

La Commission anticorruption représentait une des mesures phares de Mwai Kibaki après son élection en 2003 au sein de «la coalition arc-en-ciel». Cependant, après le départ du premier directeur de cette commission John Githongo, qui, menacé de mort avait dû fuir le pays, la commission n’a plus guère fait parler d’elle, en dépit de plusieurs scandales de corruption, qui ont éclaté l’année dernière au sein du gouvernement de coalition.