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Cambodge/Justice

Les ultimes témoignages de Duch

Article publié le 17/09/2009 Dernière mise à jour le 17/09/2009 à 16:58 TU

Le procès de Duch touche à sa fin. L’ancien patron du centre de détention de torture et d'exécution Tuol Sleng (Camp S-21), entre 1975 et 1979, est jugé depuis le 30 mars dernier. Jusqu'au bout, l'accusé aura gardé la même ligne de défense. Le réquisitoire et les plaidoiries sont attendus vers la fin du mois de novembre et le verdict en début d'année prochaine.

Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gee 

Kaing Guek Eav, alias « Duch », jugé pour crimes contre l'humanité, lors de son procès le 17 février 2009, à Phnom Penh.(Photo : Reuters)

Kaing Guek Eav, alias « Duch », jugé pour crimes contre l'humanité, lors de son procès le 17 février 2009, à Phnom Penh.
(Photo : Reuters)

C’est sur la question de sa personnalité que se referme l’un des volets du procès du Duch. L’occasion pour l’ancien révolutionnaire de répéter le gros bémol qui accompagne sa reconnaissance de culpabilité : il explique qu’il n’a pas eu d’autre choix pour survivre sous les khmers rouges que d’obéir aux ordres.

Pour illustrer la sincérité des regrets que son client a exprimés à plusieurs reprises, son avocat international maître Roux a fait projeter un extrait de la vidéo filmée lors de la visite, début 2008, de l'accusé au centre de sécurité S21 et sur les champs d’exécutions qu'il dirigeait. On y voit ce dernier lire un texte de demande de pardon aux survivants présents.

Une parole teintée de mensonges et de coupables omissions

A la fin de la projection, maître Roux se tourne vers son client : « Vous avez entendu que plusieurs victimes ne sont pas encore satisfaites, à l’heure qui l’est, au moment où le procès s’achève. Nous avons également entendu de la part des experts que pour les victimes, c’est tout un processus qui a été mis en route pour leur permettre de se reconstruire, et ce procès est une étape. Alors ma dernière question Duch : ' est-ce que vous m’autorisez de dire aux victimes que si elles le souhaitent, elles pourront venir vous voir dans votre cellule et vous leur ouvrirez à la fois la porte de votre cellule et la porte de votre cœur ?' »

 Duch répond par l’affirmative. Malgré cette volonté affichée de coopération et de réconciliation, les victimes reprochent à l’accusé d’avoir, au cours du procès, trop souvent monopolisé une parole teintée, selon elles, de mensonges et de coupables omissions. Elles regrettent ainsi de ne pas avoir obtenu les réponses qu’elles attendaient à leurs trop nombreuses questions.