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Guinée/France/Elections

Paris appelle Dadis Camara au respect de ses engagements

par  RFI

Article publié le 17/09/2009 Dernière mise à jour le 17/09/2009 à 14:04 TU

La France s'inquiète de l'élection présidentielle prévue en Guinée au début de l'année prochaine. Elle réaffirme sa volonté de voir le président autoproclamé Moussa Dadis Camara respecter sa promesse de ne pas se présenter à la présidentielle de 2010. Pour tenter de dissiper les inquiétudes une délégation guinéenne, conduite par le numéro deux de la junte au pouvoir, Sékouba Konaté, ministre de la Défense est actuellement en visite en France et en Europe. Cette délégation a été reçue à Paris par des conseillers du président Sarkozy, du ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, ainsi que par le secrétaire d'Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie, Alain Joyandet.

Le général Sékouba Konaté, ministre de la Défense et numéro deux de la junte au pouvoir en Guinée. Ici, au camp militaire d'Alpha Yaya Diallo à Conakry, en décembre 2008.(Photo : Seyllou/AFP)

Le général Sékouba Konaté, ministre de la Défense et numéro deux de la junte au pouvoir en Guinée. Ici, au camp militaire d'Alpha Yaya Diallo à Conakry, en décembre 2008.
(Photo : Seyllou/AFP)

« Les partenaires de la Guinée doivent accompagner le pays dans le processus engagé dans le cadre du retour à l'ordre constitutionnel », a déclaré Tibou Camara, ministre chargé de la Communication auprès du président et du ministre de la Défense, qui invite par ailleurs la communauté internationale à s’en tenir à cela. Tout en concédant que nombre de principes et de valeurs propres à la communauté internationale doivent être respectés, il met des limites à certaines interrogations qui pourraient être une ingérence dans les affaires guinéennes. « Le reste est une affaire de la Guinée et des Guinéens », précise-t-il.  

Les actuelles autorités guinéennes mettent en avant les « exigences et volonté du peuple de Guinée qui s'exprimera le moment voulu dans les urnes », répétées comme une incantation, pour entretenir un certain équivoque sur les réelles intentions politiques du chef de la junte. « Il n'y a pas eu d'acte officiel ou de déclaration, encore moins de proclamation officielle de la candidature du capitaine Moussa Dadis Camara, mais le président de la République s'est toujours déclaré à l'écoute de son peuple. Il attendra, et le moment venu en toute discrétion, il prendra la décision qu'il estime être la plus utile pour le pays et pour les guinéens », conclut Tibou Camara.

Mais, côté français, Alain Joyandet, le secrétaire d'Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie ne se satisfait pas des réponses du ministre guinéen et souligne un certain nombre de principes que la junte doit respecter en rappelant les trois engagements essentiels qui ont été pris :  « la constitution d'un gouvernement civil le plus rapidement possible, ce qui a été fait ; le choix d’une date pour organiser les élections, il semble qu'aujourd'hui ce soit fait également ; et puis enfin que les militaires s'engagent à ne pas se présenter à cette élection ». Mais ce dernier point semble poser quelques problèmes, puisque le capitaine Dadis Camara, a menacé à plusieurs reprises de se présenter au scrutin présidentiel.   

Le ministre français, sous forme d’avertissement, prévient les autorités guinéennes que, « malgré quelques divergences, le groupe de contact est sur la même ligne que la France et tient au respect des engagements ».

Mais reconnaît le ministre français, le rappel des principes permanents a des limites. « Nous rappelons simplement des principes qui d'ailleurs sont des principes dans l'intérêt de la Guinée et du peuple guinéen, puisque l'aide publique au développement et l'aide des pays riches, sont en général conditionnées par un certain nombre d'attitudes politique, démocratique, de gouvernance, et la Guinée fait partie des pays qui sont particulièrement regardés par la communauté internationale. En Mauritanie, les responsables, y compris le président actuel, se sont finalement pliés aux demandes de la communauté internationale », fait remarquer Alain Joyandet.