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Honduras

Le gouvernement restreint les libertés civiques

Article publié le 28/09/2009 Dernière mise à jour le 28/09/2009 à 08:02 TU

Des soldats gardent l'ambassade du Brésil de Tegucigalpa, le 25 septembre 2009.(Photo : Henry Romero / Reuters)

Des soldats gardent l'ambassade du Brésil de Tegucigalpa, le 25 septembre 2009.
(Photo : Henry Romero / Reuters)

C’est par communiqué que le gouvernement de fait de Roberto Micheletti a annoncé avoir signé un décret restreignant les libertés publiques. Ce communiqué, lu sur toutes les télés et radios publiques, retreint également la liberté des médias. Le gouvernement invoque une réaction aux appels à l’insurrection lancés par le président déchu, Manuel Zelaya, toujours retranché à l’ambassade du Brésil.

Avec notre envoyé spécial à Tegucigalpa, Sylvain Biville

Ce décret vise à suspendre la plupart des libertés individuelles. La liberté de circulation, les rassemblements non autorisés sont désormais interdits, la liberté de la presse aussi. Le gouvernement s’autorise à brouiller les programmes radios télés qui lui déplaisent.

Les forces de l’ordre auront également le droit de procéder à des arrestations sans mandat d’arrêt. Ces mesures ont été annoncées par la lecture d’un communiqué officiel sur la totalité des chaines de radio et de télévision du Honduras. L’objectif affiché étant la protection de la population non impliquée dans les manifestations.

Ce raidissement témoigne de la fébrilité du gouvernement issu du coup d’Etat, une semaine jour pour jour après le retour de Manuel Zelaya dans le pays. Le partisans du président déchu, qui manifestent quasiment tous les jours, ont prévu ce lundi un grand rassemblement pour marquer les trois mois qui se sont écoulés depuis le putsch du 28 juin.

Manuel Zelaya, toujours retranché dans l’ambassade du Brésil, a dénoncé le décret sur Radio Globo, l’un des médias qui lui est favorable et qui continue à emettre.

Ce décret tend un peu plus la situation au Honduras, de même que sur la scène internationale. Ainsi, dimanche 27 septembre, des diplomates de l’Organisation des Etats américains (OEA) ont été bloqués à l’aéroport de Tegucigalpa et interdits d’entrée en territoire hondurien. Le ministre des Affaires étrangères honduriens de fait a aussi confirmé l’ultimatum donné à l’ambassade du Brésil, qui a dix jours pour clarifier le statut de Manuel Zelaya. Faute de quoi, l’ambassade pourrait perdre son statut diplomatique.

La même fermeté est affichée à l’égard de l’union Européenne et de plusieurs pays latino-américains qui avaient prévus de renvoyer dés ce lundi à Tegucigalpa leurs ambassadeurs, rappelés dés le lendemain du coup d’Etat en signe de protestation. Mais les ambassadeurs européens ont renoncé à leur projet dans l’immédiat.