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Affaire Clearstream

L'ex-Premier ministre Dominique de Villepin à la barre

par  RFI

Article publié le 30/09/2009 Dernière mise à jour le 30/09/2009 à 16:49 TU

Le jour J est arrivé pour celui qui n'a cessé de clamer son innocence avec l'emphase qu'on lui connaît. Dominique de Villepin, ex-Premier ministre français, comparaît ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris dans l'affaire Clearstream. Il est accusé d'avoir fourni à la justice des listings de la société Clearstream, accusant plusieurs personnalités dont Nicolas Sarkozy de détenir des comptes bancaires secrets à l'étranger.

Dominique de Villepin, l'ancien Premier ministre (c), arrive au tribunal correctionnel de Paris où débute le procès de l'affaire Clearstream, le 21 septembre 2009.(Photo : Charles Platiau/Reuters)

Dominique de Villepin, l'ancien Premier ministre (c), arrive au tribunal correctionnel de Paris où débute le procès de l'affaire Clearstream, le 21 septembre 2009.
(Photo : Charles Platiau/Reuters)

C'est à la barre du tribunal correctionnel que Dominique de Villepin dira son rôle dans cette affaire qui, finalement, s'inscrit dans la lignée des rivalités de pouvoir qui déchirent la droite depuis toujours, depuis que la Ve République est la Ve République.

De l'affaire Markovic à l'affaire de la cassette du promoteur immobilier Jean-Claude Merry en passant par celle de la feuille d'impôt de Jacques Chaban-Delmas, on remarquera que c'est toujours à l'approche d'une élection présidentielle qu'apparaît ce genre de scandales.

Mais cette fois, il y a une nouveauté. Jamais auparavant, un ancien  Premier ministre n'a comparu comme prévenu avec, parmi les parties civiles, un président de la République en exercice. Deux hommes qui s'opposent pour se détruire, c'est manifestement leur volonté réciproque et notamment à travers une communication qui donne parfois l'impression qu'ils cherchent avant tout à convaincre les Français plutôt que les juges.

Et de ce point de vue, il est incontestable que Dominique de Villepin a mieux réussi jusqu'à présent. Il a été très offensif et très théâtral dès le premier jour en dénonçant « la volonté d'un homme, l'acharnement d'un homme, Nicolas Sarkozy » qui l'a conduit devant le tribunal. Alors que Nicolas Sarkozy, lapsus ou choix délibéré, n'a su parler publiquement que des « coupables », ce qui constitue une faute majeure puisqu'il nie ainsi la présomption d'innocence comme il l'avait déjà fait lors de l'arrestation d'Yvan Colonna et qu'il donne l'impression d'une intervention politique dans le dossier, ce qui lui vaut une assignation en justice des avocats de Dominique de Villepin.

Quoi qu'il en soit, devant les juges ce sera une autre histoire. Dominique de Villepin devra répondre précisément aux accusations des autres prévenus et persuader les juges qu'il n'a jamais donné d'instructions pour cibler Nicolas Sarkozy.