par RFI
Article publié le 08/10/2009 Dernière mise à jour le 09/10/2009 à 10:41 TU
La répression de la manifestation du 28 septembre est à l'origine des tensions au sein de la junte au pouvoir à Conakry.
(Photo : AFP)
La junte au pouvoir à Conakry commence à se déchirer après les sanglants évènements du 28 septembre, au cours desquels 150 personnes ont été tuées selon les Nations unies. Le ministre chargé de la Sécurité présidentielle, le capitaine Claude Pivi, s'oppose désormais ouvertement à Dadis Camara car il veut écarter Aboubacar Toumba Diakité, l'homme qui a dirigé la répression contre les manifestants au stade de la capitale, et qui est l'aide de camp et chef de la garde présidentielle. Des négociations entre les deux parties ont finalement commencé dans la soirée de mercredi et se poursuivaient ce jeudi.
Pour l'heure, le capitaine Claude Pivi et ses hommes sont sur le pied de guerre bien décidés à arrêter Toumba Diakité et 85 soldats identifiés comme ayant participé au massacre. Depuis mercredi soir, il tente de convaincre le président de lâcher son aide de camp. Les discussions, parfois houleuses, se prolongeaient ce jeudi. Elles se déroulent dans une ambiance d'équilibre de la terreur au camp Alpha Yaya, où chacun s'observe avec méfiance.
Les différents clans possèdent en effet plusieurs centaines de fidèles armés et un dénouement violent n'est pas exclu. Beaucoup estiment par ailleurs que l'issue de ce règlement de comptes dépendra de l'attitude du troisième homme fort de la junte, le colonel Sekouba Konaté, ministre de la Défense. Pour l’heure il n’a pas pris position.
Le Haut commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme a réitére sa disposition à participer à une enquête sur les massacres du 28 septembre et de préférence à une enquête internationale. Bakre Wali Ndiaye, chef de la division Droits de l'homme au Haut commissariat s’est exprimé à ce sujet, soulignant que cet organisme est disposé à collaborer à toute enquête qui pourrait permettre de « mettre fin à l’impunité » qui, selon lui, « est une des causes des événements extrêmement sérieux et malheureux qui se sont passés le 28 septembre ».
Cette enquête internationale était une des propositions initiales du chef de la junte, mais, pour l'instant, le gouvernement guinéen a opté pour la création d'une commission d'enquête nationale composée de 31 membres, des personnes proches de la junte mais aussi des membres des forces vives, le rassemblement des partis d'opposition, des syndicats et de la société civile.
Reporters sans frontières (RSF) a appelé les médiateurs dans cette crise à protéger les journalistes guinéens. L'organisation de défense de la presse souligne que certains ont été menacés de mort et violentés durant la répression de la manifestation de l'opposition, le 28 septembre. Pour RSF, le règlement nécessaire de la crise guinéenne passe non seulement par la protection des civils mais également par celle des journalistes qui subissent les dérapages des militaires au pouvoir.
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