Article publié le 27/10/2009 Dernière mise à jour le 27/10/2009 à 21:20 TU
Pierre Falcone (d), l’homme d’affaires français à son arrivée au tribunal de Paris le 27 octobre 2009.
(Photo : AFP)
Le tribunal correctionnel a rendu ses conclusions dans l'affaire de l'Angolagate, le nom donné à un trafic d'armes dans les années 1990 à destination de l'Angola. Les deux protagonistes de ce trafic, Arcadi Gaydamak et Pierre Falcone ont été condamnés chacun à 6 ans de prison ferme pour trafic d'influence, commerce d'armes et abus de biens sociaux, comme l'avait requis le parquet. L'ancien ministre de l'Intérieur, Charles Pasqua écope d'un an de prison ferme et deux ans avec sursis ; il devra payer aussi 100 000 euros d'amende. Jean-Christophe Mitterrand, le fils de l'ancien président socialiste français est condamné à deux ans de prison avec sursis et 375 000 euros d'amende. Jean-Charles Marchiani et Paul-Loup Sullitzer écopent de 15 mois de prison. Les avocats de Charles Pasqua, Arcadi Gaydamak et Pierre Falcone ont dit qu'ils allaient faire appel.
Avec notre envoyé spécial au palais de justice, Franck Alexandre
Un jugement très sévère et surtout un jugement tout à fait inattendu, puisque Pierre Falcone est sorti du tribunal, encadré par deux gendarmes et il a été placé immédiatement en détention après avoir été reconnu coupable de commerce illicite de matériel de guerre. Il écope d’une peine de six ans de prison. Son avocat a d'ores et déjà décidé de faire appel, mais en attendant un nouveau procès, il restera en détention.
Pierre Falcone avait accepté d’être présent à ce procès car il était certain d'être protégé par son immunité diplomatique angolaise. Falcone et ses avocats se sont donc lourdement trompés.
Jean-Baptiste Parlos, le président du tribunal, a balayé cette protection diplomatique offerte par l’Angola. « Pierre Falcone, a-t-il rappelé, est un citoyen français d’abord, les faits se sont déroulés sur le sol national et ils sont antérieurs à l’obtention de son passeport diplomatique ».
Falcone n’a pas bronché à l’énoncé du jugement. Ses avocats eux, par contre, faisaient grise mine, comme beaucoup d’autres d’ailleurs, à l’instar de Charles Pasqua qui écope lui, d’une peine d’un an de prison ferme. L’ancien ministre n’était pas présent à l’audience.
« S'il n'y avait pas de pétrole en Angola, certains nombres de choses seraient beaucoup plus simples. »
« En condamnant Pierre Falcone, le tribunal a voulu donner une vision personnelle à un dossier éminemment politique. »
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06/11/2008 à 21:19 TU