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Union africaine/Guinée

Des sanctions contre la junte au pouvoir

par  RFI

Article publié le 30/10/2009 Dernière mise à jour le 30/10/2009 à 06:15 TU

Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine réuni jeudi à Abuja a annoncé des sanctions contre les responsables de la junte au pouvoir en Guinée. La Commission de l’UA a un délai d’une semaine pour communiquer aux Etats la liste de ces personnes visées par ces sanctions. Washington et Paris ont également annoncé des mesures contre les militaires au pouvoir à Conakry. La junte a affirmé, ce vendredi, que les sanctions « ne sont pas une solution adéquate ».

Le capitaine Moussa Dadis Camara, chef de la junte au pouvoir à Conakry. (Photo : Laurent Correau)

Le capitaine Moussa Dadis Camara, chef de la junte au pouvoir à Conakry.
(Photo : Laurent Correau)

Il est vrai que la question centrale de la réunion de l’Union africaine était le Darfour. Mais le Conseil de paix et de sécurité a pris également des décisions concernant la crise guinéenne.

En effet, le chef de la junte Moussa Dadis Camara, les membres du CNDD et du gouvernement ainsi que tous ceux qui maintiennent le statu quo anticonstitutionnel en Guinée sont désormais frappés de sanctions. Ils ne pourront plus voyager librement en Afrique et leurs avoirs à l’extérieur seront gelés. La Commission de l’Union africaine a un délai d’une semaine pour communiquer aux Etats la liste des personnes visées par ces sanctions.

Le Conseil de sécurité des Nations unies et d’autres organisations comme l’Union européenne, l’OCI, la Ligue arabe ou encore l’OIF seront saisies de cette décision. Objectif : conférer aux sanctions un caractère universel.

Et puis camouflet pour le guide libyen Mouammar Kadhafi, par ailleurs le président en exercice de l’Union africaine : la semaine dernière, il avait essayé d’engager une médiation parallèle en tentant d’inviter chez lui les acteurs de la crise. Jeudi, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a exprimé son plein appui à la médiation du président burkinabè Blaise Compaoré.

Washington et Paris décrètent aussi des sanctions

Les Etats-Unis ont également décidé, jeudi, de limiter l'entrée sur le sol américain de certains membres de l'équipe du capitaine Camara.

Ce vendredi c'est la France qui a décidé de prendre de nouvelles mesures contre la junte au pouvoir en Guinée. Selon le porte-parole du Quai d’Orsay, la France a réexaminé l’ensemble de sa coopération civile et a décidé d’interrompre la coopération institutionnelle déployée auprès des autorités guinéennes. Paris va ainsi suspendre le financement d'un projet d’aménagement de l'autoroute Tombo-Gbessia à Conakry. Toutefois, la France va maintenir ses projets de coopération « bénéficiant directement aux populations », pour ne pas les pénaliser.  

La junte ne veut pas le départ de Dadis Camara

Face aux multiples sanctions de la communauté internationale, la junte guinéenne a réagi ce vendredi. Idris Cheriff, conseiller du capitaine Moussa Dadis Camara, a considéré que « les sanctions ne sont pas la solution adéquate pour une sortie de crise en Guinée » et qu’il faut privilégier « la concertation entre Guinéens ». Idris Ceriff a également refusé l’hypothèse d’un retrait du capitaine Camara du pouvoir. « Ce n’est pas une solution. C’est l’armée qui a amené Moussa Dadis Camara au pouvoir. On ne peut pas remplacer cette armée », a-t-il ajouté.

Idriss Cherif, conseiller de Moussa Dadis Camara

30/10/2009 par Juliette Rengeval