par RFI
Article publié le 28/10/2009 Dernière mise à jour le 28/10/2009 à 22:49 TU
Un mois après, le bilan du massacre du Grand stade de Conakry, le 28 septembre dernier, n'a toujours pas été précisément établi. Selon les estimations, il y a eu entre 57 et 150 morts et des inconnues persistent également au sujet du nombre de disparus et au sujet des responsables de ces tragiques événements. Pour répondre à ces questions, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a mené son enquête et a rendu public, ce mercredi, un rapport préliminaire, un document dans lequel cette organisation de défense des droits de l'homme affirme que les massacres et les viols commis ce jour-là au stade et les jours qui ont suivis ont été « planifiés ». Pendant une dizaine de jours, quatre membres de cette organisation basée à New York ont sillonné la Guinée à la recherche de témoignages.
Dans ce document, HRW s'attache à démontrer que le 28 septembre dernier les bérets rouges de la garde présidentielle, assistés des gendarmes, ont tiré sur la foule, violé des femmes par dizaines et battu des centaines de personnes, sur ordre. « Tout était prémédité » selon l'ONG, jusqu'à la fermeture à clé de la plupart des issues du stade de Conakry.
HRW dit être en possession d'éléments prouvant également la volonté de la junte de dissimuler l'ampleur du massacre. Dès l'après-midi du 28 septembre, les militaires auraient tout fait pour dissimuler de nombreux corps, empêchant certaines familles de les récupérer, pour les enterrer de nuit, en secret, dans des fosses communes.
Human Rights Watch désigne d'ailleurs des responsables, en premier lieu desquels, le chef de la junte, Moussa Dadis Camara, lui-même, accusé d'avoir tout fait pour entraver la manifestation de l'opposition ce 28 septembre, et de n'avoir pris aucune mesure contre les auteurs du massacre après-coup.
Selon les témoignages recueillis, l'entourage proche du capitaine Dadis Camara serait directement impliqué. Son aide de camp, Aboubacar Toumba Diakité aurait, par exemple, dirigé personnellement les opérations à l'intérieur du stade.
HRW promet un rapport complet prochainement et exhorte pour l'heure la communauté internationale à soutenir la commission d'enquête de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l'ONU.
« Nous nous sommes rendus compte que les unités d'élite de la garde présidentielle sont entrés dans le stade avec l'objectif de tuer. »
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