Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

France

Jacques Chirac dit sa vérité

par  RFI

Article publié le 05/11/2009 Dernière mise à jour le 05/11/2009 à 11:55 TU

L'ancien président français Jacques Chirac, le 9 juillet 2008.(Photo : Reuters)

L'ancien président français Jacques Chirac, le 9 juillet 2008.
(Photo : Reuters)

Le premier tome des mémoires de l’ancien président de la République parait ce jeudi alors que Jacques Chirac s'apprête à comparaître devant un tribunal pour l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris.

Chaque pas doit être un but. C'est le titre du tome I des mémoires de Jacques Chirac publié aux éditions du Nil. Et c'est aussi la stratégie que l'ancien chef de l'Etat adopte aujourd'hui, ses pas le conduisant à passer à l'offensive pour, selon ses termes, « établir rapidement la réalité des faits ».
 
Deux interviews, ce matin. Une au Figaro et l'autre à la radio Europe 1 pour dire qu'il avait bien pris acte de la décision de la juge Xavière Siméoni, qui a estimé devoir le renvoyer devant le tribunal correctionnel et que, pour sa part, il conteste son analyse. Deux interviews, alors que l'on vient d'apprendre que le parquet ne faisait pas appel de la décision du juge d'instruction, pour affirmer enfin qu'il ira s'expliquer, au tribunal, avec « sérénité et détermination » sur ces 21 emplois dits « fictifs » qui font débat.
 
On l'aura compris, Jacques Chirac conteste. Il conteste et dit qu'il agira comme n'importe quel citoyen, ce qui finalement est le moins que l'on puisse attendre d'un ancien président qui a bénéficié pendant 12 ans de l'immunité de sa fonction...
Jacques Chirac ne peut, et ne veut plus, pratiquer l'évitement. Il doit faire face. Et il le fait en affichant un respect des valeurs républicaines et tout particulièrement celle qui institue l'égalité entre les citoyens. Voilà qui devrait plaire aux français qui, majoritairement, préféreraient qu'on le laisse tranquille.
 
Les soutiens ne manquent pas
 
Car Jacques Chirac reçoit beaucoup de soutiens. Celui des Français, celui d'une partie de l'opposition qui estime qu'il est trop tard pour juger Jacques Chirac, et celui du gouvernement ; François Fillon expliquant que ce renvoie de l'ancien président devant le tribunal correctionnel ne lui fait pas plaisir mais qu'il illustre l'indépendance de la justice française...
 
Pour sa part, Nicolas Sarkozy préfère ne pas faire de commentaires, une réserve qu'il n'a pas observée en d'autres circonstances, souvenons-nous du mot « coupable » prononcé à l'égard des mis en examen dans l'affaire Clearstream.
La ligne de défense est claire : « Je dirai la vérité », explique Jacques Chirac dans ces interviews. « Ce que je sais, ce que je pense », précise-t-il. Si tel est le cas, alors nous devrions enfin avoir des réponses à toutes les questions que nous nous sommes posées pendant sa longue carrière politique.
 

Mais là encore on peut avoir des doutes. Il suffit de lire le tome I de ses mémoires pour le comprendre. Il ne contient aucune révélation. Tous les sujets polémiques ont été évacués pour livrer une image finalement assez lisse d'un homme qui a toujours su, avec talent, s'entourer de secrets.