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Internet citoyen

Jospin défend l'Internet français

Le Premier ministre français Lionel Jospin a annoncé les conclusions du nouveau comité interministériel du 19 janvier 1999 sur la société de l'information. Ce comité a été l'occasion pour Lionel Jospin et son équipe d'annoncer la libéralisation de l'usage de la cryptographie en France et une série de mesures concrètes pour propulser la France dans le cybermonde.
Flanqué de cinq ministres, Dominique Strauss Khan, Christian Pierret, Catherine Trautmann, Elisabeth Guigou et Claude Allègre, pour bien montrer l'ampleur de la mobilisation du gouvernement, le Premier ministre Lionel Jospin a engagé la deuxième phase (1999-2000) de son action pour le développement d'Internet en France.

L'action politique s'articulera autour de quatre axes prioritaires. La cryptographie destinée à protéger la confidentialité des messages échangés, constitue d'ores et déjà la mesure la plus importante du catalogue. Le gouvernement a décidé dans ce domaine un changement fondamental d'orientation, qui vise à rendre complètement libre l'usage de la cryptographie en France. Avec pour objectif : permettre une meilleure protection des transactions financières qui constituent la clé du développement du commerce électronique.

Un pas est franchi. Cette évolution était attendue avec impatience par les internautes et les industriels. Le gouvernement a confirmé que la législation de 1996 n'était plus adaptée, restreignant trop fortement l'usage de la cryptographie en France sans pour autant permettre aux pouvoirs publics de lutter contre des agissements criminels dont le chiffrement pourrait faciliter la dissimulation. Terminé également, le caractère obligatoire du recours aux tierces parties de confiance (*) pour le dépôt des clefs de chiffrement. "Dans l'attente des modifications législatives annoncées, le gouvernement a décidé de relever le seuil de la cryptographie dont l'utilisation est libre de 40 bits à 128 bits, niveau considéré par les experts comme assurant durablement une très grande sécurité", a indiqué Lionel Jospin.

S'appuyant sur les propositions du rapport Bloche, ce plan prévoit aussi des actions concrètes dans le domaine culturel. D'abord, un renforcement des aides aux éditeurs et aux créateurs. Ensuite, la mise en ligne gratuite des contenus "d'intérêt général". Enfin, une concertation sur la question des droits d'auteurs. Dans cette perspective, la création d'un "Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique" a été également annoncée.

Autre point essentiel : le chantier de l'administration électronique. L'heure est à l'Etat en réseau : déploiement de l'intranet dans l'administration, mise en ligne des marchés publics, développement des télé procédures grand publicà Au total l'effort financier de l'Etat s'élèvera à 3,6 milliards de francs en 1999 contre 2,1 milliards de francs en 1998. Le Premier ministre a rappelé l'importance d'une accessibilité pour tous à l'Internet, et a annoncé la généralisation de l'accès gratuit pour les demandeurs d'emploi dans les 800 agences ANPE.

(*) Les "tierces parties de confiance" sont des organismes effectuant pour le compte des utilisateurs certaines opérations liées à la gestion de confidentialité et de signature numérique.



par Myriam  Berber

Article publié le 19/01/1999