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28/11/2003
Onusida déplore un bilan encore très lourd en 2003

(MFI) L’épidémie de sida a poursuivi sa progression en 2003. La situation, notamment en Afrique, est plus que jamais une urgence sanitaire mondiale. Sur les 10 milliards nécessaires cette année pour attaquer sérieusement l’expansion de la maladie, seuls 4,7 ont été mobilisés. Cela représente une hausse considérable sur les dernières années, mais ces efforts restent dramatiquement insuffisants, selon Onusida, qui vient de publier son rapport annuel.

Avec cinq millions de nouvelles infections et trois millions de décès, le bilan de l’épidémie de sida en 2003 est encore une fois très lourd. L’accord signé en août par l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) devait faciliter l’accès des pays les plus pauvres aux médicaments bon marché. D’autre part, l’engagement de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à distribuer d’ici 2005 des antirétroviraux à 3 millions de personnes souffrant du VIH/sida, principalement en Afrique, devrait enfin donner un coup de frein à l’épidémie qui continue d’y croître. Mais sur le terrain, les effets de ces mesures sont loin d’être encore tangibles, comme le montre le dernier rapport d’Onusida.
Normalement, l’accord OMC doit permettre aux pays dépourvus d’industrie pharmaceutique d’importer des médicaments génériques, donc bien moins chers que les originaux, pour traiter notamment le sida. Actuellement, des négociations sont engagées, mais l’application de l’accord se révèle compliquée. A tel point qu’Onusida doit mettre en place une sorte de « vade-mecum » destiné aux pays importateurs afin de les orienter dans la complexité des procédures d’appels d’offre pour les achats de médicaments génériques. Cette difficulté se double, admet Michel Sidibé (Onusida) de l’incapacité actuelle des laboratoires à produire suffisamment de médicaments antirétroviraux génériques.


L’argent disponible reste insuffisant

Actuellement en Afrique, seules 50 000 personnes sur les 26,6 millions qui sont contaminées, reçoivent un traitement, alors que l’OMS évalue à 4 millions le nombre de malades qui en ont besoin... Dans le monde, 800 000 personnes en bénéficient dont 500 000 dans les pays riches. La baisse spectaculaire du coût des traitements intervenue depuis 3 ans devrait cependant élargir leur accès aux moins nantis : en 2000 le traitement annuel par trithérapie revenait à environ 10 000 à 12 000 dollars par malade, alors que le même traitement par des génériques coûte en ce moment un peu moins de 300 dollars. Malgré la baisse des coûts et la hausse des financements, l’argent disponible reste toutefois insuffisant pour « écraser l’épidémie dans les pays en développement », avertit Onusida.
Plusieurs initiatives agissent pour améliorer l’accès aux traitements. Des fondations privées comme celles de Bill et Melinda Gates ou de Bill Clinton, des initiatives comme le Fonds mondial de lutte contre le sida ou la Coalition internationale pour l’accès aux traitements contre le VIH ainsi que de nombreuses organisations non gouvernementales gèrent ou financent plus de 220 programmes contre le sida dans les pays en développement. Mais pour Onusida, la question de l’harmonisation de toutes ces énergies reste encore à résoudre.


La peur d’être stigmatisé

La recette pour contenir l’épidémie de sida, rappelle Michel Sidibé, est bien connue : information, prévention, dépistage et traitement. En Afrique, le Botswana en possède tous les ingrédients : les médicaments sont gratuits et le pays, affirme l’expert d’Onusida, est doté d’un réseau de centres de dépistage le plus performant au monde. Pourtant, l’épidémie y a pris des proportions dévastatrices avec pratiquement 40 % de porteurs du virus du sida, dont à peine 10 % sont traités. Malgré tous les outils disponibles, l’organisation constate que 90 % des personnes séropositives ne connaissent pas leur statut. Cette situation paradoxale s’explique, selon elle, par la discrimination et la stigmatisation qui frappent encore les porteurs du VIH au Botswana mais aussi dans bien d’autres régions.
Cette crainte d’être rejeté ou montré du doigt constitue une entrave aux efforts mis en oeuvre pour juguler l’épidémie. C’est, pour Onusida, l’un des plus grands obstacles à la prévention. De peur d’être stigmatisés, les gens sont conduits à refuser tout dépistage et même en amont, ils rejettent l’utilisation du préservatif par crainte qu’on puisse l’interpréter comme un aveu de séropositivité !


Claire Viognier

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