Ne dites plus MST, mais IST
(MFI) Les maladies sexuellement transmissibles (MST) changent d’appellation : il faudra maintenant dire IST pour infections sexuellement transmises. Cette nouvelle nomenclature internationale a été adoptée dans la plus grande discrétion en l’an 2000, mais ce n’est que trois ans plus tard qu’elle entre dans les faits. Loin d’être un caprice de technocrate, la nouvelle appellation correspond mieux au caractère asymptomatique de ces affections. Alors que la « maladie » est identifiable grâce à des symptômes, les infections sexuellement transmises (IST) n’en présentent souvent aucun. Dont acte.
L’énigme du diurétique
(MFI) Près de 8 000 personnes de plus de 55 ans ont participé pendant un an à une étude destinée à évaluer le rôle que des rumeurs prêtaient aux diurétiques contre la fracture de la hanche. Au terme de cette étude que publie le Lancet, les sujets qui avaient été traités par un diurétique thiazidique, donné contre l’hypertension artérielle, présentaient un risque de fracture de la hanche diminué de moitié par rapport à ceux qui n’en avaient pas pris. Mais l’effet protecteur disparaît avec l’arrêt du traitement : quatre mois après avoir cessé la prise du diurétique, le risque devenait équivalent pour tous. A ce jour, aucune explication n’a été trouvée sur un éventuel rôle des diurétiques, ni aucune étude entreprise pour mesurer à long terme, cette fois, leur effet protecteur.
Les origines de l’allergie
(MFI) Dans divers pays européens, des chercheurs ont constaté que les bébés exposés dès les premiers mois de leur vie à un environnement agricole sont beaucoup moins sujets aux allergies. Une très large étude est donc lancée en France, en Allemagne, en Autriche, en Finlande et en Suisse pour tenter d’identifier la ou les substances protectrices. Selon le Pr Jean-Charles Dalphin, pneumologue, le statut allergique de l’enfant se joue avant un an. Il espère avec ses collègues, si les résultats de l’étude permettent d’isoler une substance protectrice, la mise au point d’un vaccin ou d’un complément nutritif pour préserver les enfants.
La marijuana s’attaque aux spermatozoïdes
(MFI) Pour la première fois, une étude conduite par le Dr Lani Burkman (université de Buffalo, Etats-Unis), montre les effets de la marijuana sur la qualité des spermatozoïdes. L’équipe du Dr Burkman a pu mettre en évidence chez 22 fumeurs réguliers de marijuana (14 fois/semaine) depuis cinq ans, un nombre plus restreint de spermatozoïdes. Ces altérations du sperme sont suffisamment importantes pour entraîner une infertilité, affirme le Dr Burkman. Pour lui, il est important que les hommes qui ont des problèmes de fertilité soient conscients des dégâts causés par la marijuana.
Prévenir le cancer de la prostate : le médicament de l’espoir
(MFI) Le finasteride, déjà utilisé dans le traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate et contre la calvitie masculine, aurait également la capacité de prévenir le cancer de la prostate. Une étude menée par le National Cancer Institute a enrôlé 19 000 hommes de 55 ans et plus qui ont été traités par finasteride ou un placebo, pendant sept ans. L’étude a été arrêtée un an plus tôt que prévu tant les résultats étaient nets : les sujets sous finasteride ont eu près de 25 % de cancer de la prostate en moins que ceux sous placebo. Cependant des effets secondaires plus ou moins importants ont affecté la libido et la fonction sexuelle des hommes sous finasteride. Pour les auteurs de l’étude, il faut que médecins et patients considèrent le rapport avantages/inconvénients d’un tel traitement. Des études complémentaires sont par ailleurs nécessaires, ajoutent-ils, pour mieux comprendre les origines et le devenir de ce type de cancer.
Diagnostiquer plus tôt la sclérose en plaques
(MFI) Des chercheurs autrichiens viennent d’identifier des anticorps dont la présence signerait une très forte probabilité de sclérose en plaques. Le test sanguin qu’ils ont mis au point montre que les personnes qui ont deux types d’anticorps sont 76 fois plus susceptibles d’être touchées par la maladie que celles qui n’en ont qu’un type. La sclérose en plaques est en effet très difficile à diagnostiquer à ses débuts tant cette maladie neurologique présente des symptômes communs à bien d’autres maladies. Un tiers des malades qui présentent ces symptômes initiaux ne développent jamais la maladie. Pour les autres, la possibilité de hâter le diagnostic permettrait de mettre en route un traitement pour ralentir la progression de la maladie qui est toujours incurable.
Claire Viognier
Encadré : Vrai ou Faux ?
Le caractère influence-t-il la santé cardiaque ?
(MFI) Vrai. Selon des chercheurs (1), avant 55 ans, le risque pour un homme coléreux de développer une maladie cardiovasculaire serait multiplié par trois. Le risque de faire un infarctus serait quant à lui multiplié par six ! Ce n’est pas tout. Les colériques de moins de 60 ans courent par ailleurs trois fois plus de risque de faire un accident vasculaire cérébral, même s’ils ont un taux élevé de « bon » cholestérol protecteur. Généralement, nous apprennent les chercheurs, un stress récurrent associé à l’irritabilité, un sentiment d’insécurité ou de découragement multiplie par deux le risque de maladie cardiovasculaire, indépendamment des autres facteurs de risque existants. Anxiété et colère agissent d’une manière directe en favorisant les dépôts de graisse dans les artères, la formation de caillots de sang, les anomalies du rythme cardiaque et les angines de poitrine. Elles ont également une action néfaste indirecte parce qu’elles influent le comportement via la consommation d’alcool, de tabac ou l’excès de nourriture.
(1) Santé, 100 idées reçues, Ed. Textuel, Fondation Recherche médicale.
C. V.
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