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30/04/2004
Femmes, sport et alimentation

(MFI) Bientôt les Jeux Olympiques… Les meilleures performances sportives réalisées au niveau mondial pour le 100 mètres, le 800 mètres ou encore le 5 000 mètres sont généralement masculines. En revanche, les écarts entre les deux sexes s'amenuisent dans les épreuves d'endurance de type marathon. Explications du Dr Martine Duclos, du CHU de Bordeaux.

Les différences de performances sportives entre les sexes sont généralement imputées aux caractéristiques de la musculature masculine. Le tissu adipeux, lui aussi, diffère selon le sexe : en quantité, en répartition corporelle, en propriétés fonctionnelles, etc. Et il joue un rôle majeur dans la réponse à l'exercice. En effet, si les glucides (les sucres) sont « l’aliment » de prédilection du muscle qui travaille, la capacité à utiliser les lipides (les graisses) durant l'exercice est un atout précieux pour les activités en endurance. Or, à poids et taille identiques, la femme a en moyenne 30 à 50 % de masse grasse en plus que l’homme (et 30 % de masse musculaire en moins). De plus, au cours d'exercices d'intensité faible à modérée, la capacité des femmes, entraînées ou non, à utiliser leurs lipides est plus importante. De ce fait, les femmes économisent davantage leur réserves musculaires de sucres, ce qui est un facteur d'optimisation de la performance…

Comment l’entraînement mobilise les graisses

L'entraînement en endurance conduit aussi à une diminution de la masse grasse, mais les différences entre les sexes persistent. D’ailleurs, la mobilisation du tissu adipeux ne se fait pas de la même manière en fonction du sexe. Chez l'homme, ce sont d’abord les réserves adipeuses de la région abdomen-tronc qui sont mobilisées, puis celles des bras et enfin celles des jambes. Chez la femme, l’ordre est différent : d’abord les bras, puis le tronc, puis les jambes. Ainsi, même après entraînement en endurance, le tissu adipeux des cuisses et des fesses résiste à la mobilisation dans les deux sexes. Et la résistance est encore plus importante chez les femmes… Ces différences ne sont pas sans explication. Que l’on soit sédentaire ou sportif, la composition des muscles diffère selon le sexe. Les femmes ont plus de fibres de type I : des fibres dites lentes, qui ont une grande capacité à utiliser les lipides. Alors que les hommes ont plus de fibres de type II, des fibres qui utilisent mieux les sucres. Les hormones sexuelles sont aussi impliquées. En effet, les différences de composition corporelle apparaissent au moment de la puberté. Les estrogènes, hormones féminines, favorisent la prolifération des adipocytes, les fameuses cellules graisseuses. Ils pourraient aussi faciliter l’utilisation des acides gras par l’organisme.
Les effets bénéfiques de l'activité physique sur la masse grasse des femmes ne doivent pourtant pas être surestimés. Car sa réduction excessive peut entraîner diverses maladies. L'arrêt des règles (ou aménorrhée), assez courant chez la sportive de haut niveau, en est un exemple privilégié. Les troubles du cycle observés chez les sportives ne sont pas en rapport avec le stress de l'exercice. Ils sont dus à une inadéquation chronique entre les apports alimentaires et la dépense énergétique, augmentée par l'exercice musculaire. À ce déficit nutritionnel global s'ajoute souvent un déficit en lipides : les sportives ne mangent pas toujours assez de graisses ! L'aménorrhée de la sportive est aussi redoutable sur le plan osseux, car elle entraîne une ostéoporose majeure précoce. Le tissu adipeux est donc important à la fois pour la qualité du cycle féminin et pour la solidité des os. La masse grasse ne mérite donc pas sa mauvaise réputation chez une femme de poids normal. Elle représente au contraire un facteur favorable, qui permet d’expliquer l'aptitude naturelle des femmes aux exercices d'endurance…

CERIN




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