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28/05/2004
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Dopage à tous les étages
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(MFI) A la veille des Jeux Olympiques d’Athènes, la découverte d’un nouveau produit dopant secoue le monde du sport. La tétrahydrogestrinone (THG) est un stéroïde anabolisant qu’aucun laboratoire ne recherchait jusque-là lors des contrôles antidopage. La THG est un stéroïde anabolisant de synthèse. C’est un dérivé de la gestrinone, stéroïde bien connu qui figure sur la liste des substances interdites aux sportifs.
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Comme le rappelle le Pr Jacques de Ceaurriz (directeur du laboratoire de dépistage du dopage de Châtenay-Malabry), on ne trouve que ce que l’on recherche. La découverte de la THG n’est donc pas le fruit des contrôles auxquels sont soumis les athlètes, mais le résultat des révélations d’un entraîneur d’athlétisme. Ce dernier, sous couvert d’anonymat, a même été jusqu’à fournir aux experts de l’Agence antidopage des Etats-Unis, une seringue contenant un échantillon du nouveau stéroïde, avec en prime les noms des principaux utilisateurs, parmi les plus célèbres du monde sportif, de Marion Jones à Tim Montgomery. Dans le collimateur, Victor Conte, préparateur et spécialiste de la « nutrition » de performance, que l’agence américaine antidopage soupçonne d’être à l’origine de la THG.
A ce jour, sur les 350 prélèvements effectués lors des championnats des Etats-Unis fin juin, 5 se seraient révélés positifs à la THG. Dans la foulée, la Fédération internationale d’athlétisme a autorisé la recherche de THG dans les échantillons d’urine recueillis lors des derniers Mondiaux d’athlétisme (fin août à Paris) et deux se sont révélés positifs, dont celui du Britannique Dwain Chambers, médaillé d’argent du 4 x 100 m. Mais la découverte de la THG ne fait pas oublier les autres produits dopants ou techniques comme l’autotransfusion sanguine couplée à la fameuse EPO (érythropoïétine) ou aux hormones de croissance, qui fait un grand retour. L’autotransfusion présente le double avantage d’être indétectable pour le moment et d’augmenter les capacités de transport d’oxygène, donc l’aptitude à l’effort et la récupération du sportif.
Augmenter la masse musculaire
La THG s’administre sous forme de deux ou trois gouttes sous la langue et elle n’est détectable que trois à sept jours après la prise. Ses effets, en revanche, se prolongent sur plusieurs mois. Mais le Pr de Ceaurriz pense que les athlètes qui utilisaient la THG jusqu’ici vont maintenant passer à autre chose. On s’attend ainsi à voir apparaître de nouvelles molécules apparentées aux stéroïdes anabolisants avec le même objectif : augmenter la masse musculaire et la résistance à la fatigue.
Les effets sur la santé de ces produits sont en partie inconnus. Pour les stéroïdes anabolisants bien connus comme la nandrolone, l’organisme risque de développer cancers, hépatites, diabète, hypercholestérolémie, hypertension artérielle, troubles cardiovasculaires, accidents tendineux et musculaires... Quand on sait que la longévité d’un cycliste de compétition est en moyenne de 45-55 ans, on mesure les retombées de programmes de préparation concoctés par des apprentis-sorciers… D’ailleurs le médecin de la Fédération française de cyclisme a alerté récemment ses dirigeants pour les informer que « la situation sanitaire du peloton français professionnel ou amateur devient inquiétante »…
Le problème est que ces produits sont utilisés très fréquemment, parfois à leur insu (car non mentionnés sur les emballages autrement que sous forme de « compléments alimentaires ») par de jeunes sportifs, tant professionnels qu’amateurs. Les milieux de la musculation semblent particulièrement concernés par le phénomène du « doping » sauvage. Selon des psychologues (1), le phénomène tend à se banaliser et à se développer considérablement, au point de poser un problème de santé publique.
(1) site Internet : www.dopage.com
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Claire Viognier
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