Examens radiologiques inutiles
(MFI) Un chercheur italien, le Dr Eugenio Picano, affirme dans une étude publiée par le British Medical Journal que jusqu’à un tiers des examens radiologiques sont totalement ou partiellement injustifiés. Or, souligne-t-il, toute dose de rayons reçue peut à long terme induire des cancers et des anomalies génétiques. Il invite donc médecins et patients à prendre conscience de ces risques pour la santé et il conseille la prudence, en particulier pour les enfants. A dose égale, un enfant d’un an présente 10 à 15 fois plus de risques qu’un adulte de 50 ans de développer un cancer, constate le Dr Picano. Une précédente étude britannique, citée dans le Lancet, avait récemment estimé qu’environ 700 cancers sur les 124 000 diagnostiqués pourraient être attribués à une exposition aux rayons X à des fins médicales. Cependant, ajoutent les spécialistes, des examens radiologiques pratiqués à bon escient permettent de guérir plus de cancers que l’exposition radiologique ne peut en causer.
Sevrage tabagique : une hormone impliquée dans la rechute
(MFI) Des chercheurs de l’université du Minnesota (Etats-Unis) viennent d’établir un lien entre le taux de cortisol dans le sang et le risque de rechute après l’arrêt du tabac. Le cortisol est une hormone fabriquée par les glandes surrénales dont le taux diminue dès le premier jour sans cigarette. En observant 72 fumeurs décidés à arrêter de fumer, les chercheurs ont enregistré 48 % de rechute dès la première semaine. Point commun de tous ceux qui avaient craqué : une baisse brutale du taux de cortisol dès l’arrêt du tabac. Ce lien n’a toutefois pas été retrouvé chez les femmes. En revanche, chez elles, les sensations de manque rapportées ont été bien plus intenses. Pour les chercheurs, les femmes gèrent moins bien les modifications émotionnelles dues au sevrage alors que les hommes sont plus sensibles aux changements biologiques. Les chercheurs vont tenter maintenant de comprendre pourquoi, afin de proposer des aides au sevrage différentes pour hommes et femmes.
Le sel recule
(MFI) En six ans, les Français ont réduit de 16 % leurs achats de sel de table. Selon l’Agence française de sécurité des aliments (AFSSA), faute d’étiquetage, ils n’ont cependant pas la possibilité de diminuer la part de sel issue des plats achetés tout préparés, ce qui représente 80 % des apports. Déjà en 2001, l’AFSSA avait émis des recommandations pour diminuer de 20 % sur cinq ans la teneur en sel de certains aliments comme le pain, la charcuterie ou le fromage. L’Agence a mis au point un outil de surveillance qui devrait permettre de mesurer les évolutions de teneur en sel pour 400 aliments sélectionnés aléatoirement. Les premiers résultats seront connus en 2005. En augmentant la tension artérielle lorsqu’il est consommé en excès (plus de 6 g/jour), le sel favorise la survenue d’accidents vasculaires cérébraux et d’accidents coronariens, notamment d’infarctus.
Un virus améliore la survie des malades du sida
(MFI) Une nouvelle étude menée aux Etats-Unis montre que les personnes co-infectées par le virus du sida et par le GBV-C, un virus inoffensif autrefois appelé hépatite G, sont en meilleure santé que celles qui ne sont infectées que par le VIH. La présence des deux virus retarde en effet le moment du passage vers la maladie sida et lorsque celui-ci se produit, les malades co-infectés présentent un risque 2,78 fois inférieur d’en mourir. Pour les chercheurs du National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID), il s’agit du premier cas connu où l’infection par deux virus a un effet positif. Ils espèrent maintenant réussir à comprendre le mécanisme en jeu pour tenter de copier ensuite la nature en mettant au point une molécule à l’effet identique au virus GBV-C.
Anti-douleurs : beaucoup au Nord, peu au Sud
(MFI) Selon le rapport annuel de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), les pays riches et notamment les Etats-Unis monopolisent les médicaments opiacés pour le traitement de la douleur au détriment des pays pauvres. Ainsi, en 2002, les pays en développement ont consommé 6 % de la morphine produite à des fins médicales alors qu’ils représentent 80 % de la population mondiale, tandis que les dix pays les plus riches en consommaient 87 %. Les Etats-Unis à eux seuls représentent 48 % de la consommation mondiale de morphine, note l’agence onusienne. Afin d’améliorer la disponibilité des analgésiques opiacés dans les pays en développement, l’OICS demande à l’industrie pharmaceutique d’en baisser les prix. Cette initiative est d’autant plus réalisable, argumente l’agence, que la production actuelle de matières premières opiacées dans le monde est suffisante pour mettre davantage de ces traitements anti-douleur à la disposition de la population mondiale.
Maladie du ver de Guinée : l’éradication est proche
(MFI) La maladie du ver de Guinée (dracunculose) est sur le point de disparaître. Si elle tue encore 35 000 personnes par an, il y à peine vingt ans, elle faisait 20 fois plus de victimes. Le Ghana concentre le quart des cas restants, alors que la maladie subsiste dans treize pays, tous africains, comme l’a constaté le directeur général de l’OMS en visite sur place. Les mesures mises en place pour éradiquer la maladie sont centrées sur la salubrité de l’eau, la prise en charge des malades et l’éducation sanitaire. La maladie affecte les personnes qui boivent de l’eau stagnante contaminée par des puces microscopiques qui se développent ensuite dans l’abdomen. Au Ghana, quatre malades sur dix sont des enfants.
Claire Viognier
Encadré : Vrai ou Faux ?
Les personnes atteintes d’épilepsie peuvent-elles travailler ?
(MFI) Faux. Les personnes épileptiques ont la même habileté et la même intelligence que la moyenne des gens. Si certaines personnes atteintes d’une forme grave de la maladie sont en effet incapables de travailler, la très grande majorité des épileptiques poursuivent une carrière avec succès et ont une productivité tout à fait comparable aux autres. Toutefois, certains métiers leur sont déconseillés, notamment ceux pouvant en cause leur propre sécurité et celles des autres (pilote, routiers, travail sur des machines dangereuses…) Les troubles épileptiques existent chez des personnes de toutes catégories professionnelles et à tous les niveaux de la hiérarchie. Souvent, l’entourage professionnel ignore la maladie dont ces personnes souffrent, car, de nombreux préjugés ayant toujours cours, elles préfèrent ne pas en parler. Selon l’OMS, environ 40 millions de personnes dans le monde souffrent d‘épilepsie. Si certaines formes de cette maladie durent toute la vie, la durée moyenne d’une épilepsie est de douze à treize ans, à condition d’être traitée. Or, dans les pays en développement, seuls 5 à 10 % des malades bénéficient d’un traitement.
C. V.
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