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23/07/2004
Sida : priorité aux femmes

(MFI) Désormais, un séropositif sur deux est une femme. Les participants de la XVe Conférence sur le sida de Bangkok ont souligné l’inefficacité des campagnes de protection classiques sur une population souvent soumise aux violences sexuelles. Et noté la nécessité de mettre l’accent sur des campagnes de prévention ciblées sur ce groupe.

Ce fut l’une des constantes de la XVe Conférence sur le sida de Bangkok : l’axe prioritaire de la lutte contre le VIH doit désormais passer par les femmes. De fait, celles-ci sont les premières victimes mondiales de la pandémie : la moitié des 37 millions de personnes infectées par le sida dans le monde sont des femmes, contre seulement 35 % il y a vingt ans. Sur le continent africain, la situation est encore plus alarmante, puisque 57 % des séropositifs y sont des femmes. Le Dr Kathleen Cravero, directrice adjointe d’Onusida martelait lors des débats la vulnérabilité de ce groupe, et la nécessité de « réduire la violence infligée aux femmes, de leur faciliter l’accès à la prévention et aux traitements, et de protéger leurs droits ». Nécessité que soulignaient aussi, à leur manière, les activistes anti-sida venus exposer leurs projets durant la conférence, en proposant des méthodes de prévention applicables sans le concours du partenaire sexuel. Ainsi les microbicides -des gelées d’application vaginale qui pourraient réduire la transmission du VIH- permettent aux femmes qui sont sans contrôle sur l’usage de préservatifs ou les comportements sexuels de leurs partenaires de se protéger elles-mêmes contre le sida.
« L’approche ABC – Abstain, Be Faithfull, use Condoms – (« Pratiquez l’abstinence, soyez fidèles, utilisez des préservatifs ») ne suffit pas à protéger les femmes et les adolescentes, note Thoraya Obaid, directrice générale du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA). L’abstinence n’est d’aucune aide pour les femmes qui subissent des violences sexuelles. Et la fidélité offre peu de protection à celles dont les hommes ont plusieurs partenaires ou ont été infectés avant le mariage. Quant aux préservatifs, ils nécessitent la coopération du partenaire masculin. L’épidémie ne sera pas enrayée tant que les gouvernements ne dégageront pas des fonds pour assurer les droits sexuels des femmes. » « Imaginez une jeune femme, contrainte par la pression familiale et communautaire, à se marier à 13 ans et à avoir des relations sexuelles avec un homme plus vieux que son père, qu’elle n’a jamais réellement rencontré. Imaginez-la exigeant que son mari utilise un préservatif si, par chance, elle a conscience des dangers des rapports non-protégés », résume Dennis Altman, président de la société du sida en Asie-Pacifique.
En dépit de tous ces obstacles, nombre de femmes sont devenues des leaders de la lutte anti-sida. C’est le cas de l’Indienne Kousalya Periaswamy, que son mari a laissée veuve et infectée à l’âge de 19 ans. Bravant l’opprobre sociale, elle a monté en Inde du Sud un réseau de femmes séropositives qui compte aujourd’hui une centaine de membres.

Elisabeth Lequeret


Le citron, microbicide miracle ?

(MFI) Les chercheurs multiplient les efforts pour trouver des microbicides, alternatives au préservatif en matière de prévention du sida. Ceux-ci seraient particulièrement utiles en Afrique, où les femmes sont très vulnérables. Vivant dans une situation de soumission, elles ne peuvent persuader ou contraindre leurs partenaires à utiliser un préservatif. Discret, peu coûteux, un gel microbicide supportant la chaleur et ne nécessitant pas de réfrigération serait idéal. Pour l’instant, six vastes essais cliniques de microbicides sont en cours ou sur le point de démarrer, et la recherche a reçu une nouvelle impulsion avec la création de l’International Partnership for Microbicides.
Selon une équipe australienne conduite par Roger Short de l’Université de Melbourne, une solution de jus de citron – testée en laboratoire et non sur des humains – pourrait tuer le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). L’équipe de Roger Short a testé plusieurs solutions de jus de citron sur du sperme d’homme souffrant du sida. Exposer pendant une heure le VIH à une solution contenant 2 % de jus de citron n’a aucun effet, mais lorsque la concentration est portée à 10 %, la réplication du virus est fortement réduite, et le produit s’avère non toxique. Une solution concentrée à 20 % a permis de détruire 90 % des virus en deux minutes, tout en montrant des signes de toxicité. Une longue période de tests sera donc nécessaire pour que les citrons puissent être utilisés à cette fin. Cette recherche suscite d’ailleurs le scepticisme des experts du secteur des microbicides.

E. L.




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