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06/08/2004
Vaccins : un bilan mitigé

(MFI) L’Afrique de l’Ouest et du Centre est à la veille de la plus importante épidémie de poliomyélite de ces dernières années, avertissent les épidémiologistes. Cette mise en garde intervient alors qu’un enfant de la région du Darfour, au Soudan, a été contaminé par le poliovirus, qui avait disparu de la région depuis trois ans. Dans cette partie de l’Afrique, les enfants sont particulièrement exposés puisque moins de la moitié sont vaccinés.

Réunis récemment à Montreux (Suisse), 150 chercheurs, scientifiques et spécialistes de la santé publique ont fait le point sur la recherche et les politiques vaccinales. Avec pour sujet-phare le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), pour lequel les premiers essais cliniques d’un vaccin viennent de commencer en Chine. Ces recherches de pointe pour une maladie émergente ne font cependant pas oublier que, dans le monde, un enfant sur quatre (et, en Afrique, un sur deux) n’est toujours pas protégé contre les maladies évitables courantes. Ces lacunes causent le décès de deux millions d’enfants chaque année.
La course aux nouveaux vaccins est tout aussi inégale, remarque l’Organisation mondiale de la santé dans son dernier rapport. Les vaccins les plus récents comme l’antihépatite B ou l’anti-Haemophilus influenza B ne sont que rarement accessibles aux pays les plus pauvres. Faute de demande de ces pays, les fabricants limitent le volume de production en conséquence, ce qui contribue au maintien de prix relativement élevés, remarque l’OMS. Mais cela n’explique pas tout. Le financement de la vaccination n’a pas suivi la croissance démographique et l’augmentation des coûts des vaccins. Les programmes de vaccination des pays les moins avancés en ont subi les conséquences.
Mais depuis la création du GAVI (Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination) en 2000, la tendance semble s’inverser. Grâce à ce dispositif qui associe tous les acteurs de la vaccination tant du secteur public que privé, le GAVI espère d’ici 2007 éviter plus de deux millions de décès en faisant passer le taux de vaccination de 17 à 65 % dans 54 pays à faible revenu. La rougeole en est un bon exemple : cette maladie, contre laquelle existe un vaccin efficace et peu coûteux depuis plus de quarante ans, reste celle qui provoque le plus de décès chez l’enfant. Cependant, des campagnes massives de vaccination sont parvenues en trois ans à diminuer de 30 % le nombre de décès par rougeole dans le monde (de 870 000 à 610 000). Cette réduction a même atteint 35 % en Afrique, la région qui compte encore le plus grand nombre de cas, grâce à un appui décisif du Partenariat africain contre la rougeole.


Des vaccins spécifiques pour les pays en développement

Des efforts sont également en cours, souligne l’OMS, pour renforcer la capacité des pays en développement à effectuer des essais cliniques sur les vaccins prioritaires. Car certains vaccins élaborés au Nord contre des maladies qui touchent les pays développés ne correspondent pas toujours aux besoins des pays en développement. La même maladie peut être causée par un type différent de micro-organisme dans les pays en développement et prendre une forme différente, souvent plus dangereuse, chez les enfants souffrant de malnutrition. C’est pourquoi il est nécessaire que les pouvoirs publics travaillent avec les fabricants pour renforcer la recherche appliquée et l’évaluation clinique indispensables à l’introduction de nouveaux vaccins prioritaires dans les pays en développement.
Le dernier sommet du G8 a entériné la mise en place d’un plan pour accélérer le développement d’un vaccin contre le sida. A ce jour, plus de 70 candidats-vaccins ont été testés mais un seul est parvenu au stade des essais définitifs sans toutefois qu’on observe, soulignent Onusida et l’OMS, un niveau d’efficacité particulier. Cette initiative internationale prévoit la création d’un centre qui enfin coordonnerait les efforts dispersés de la recherche. Un réseau international de cliniques de tests serait aussi créé ; à ce jour, un seul essai clinique a été conduit en Afrique. Cette initiative, qui apporte une dimension politique et financière à la recherche, encourage également les scientifiques des pays en développement à s’y associer activement. Une standardisation des systèmes de mesures entre laboratoires devrait déjà permettre un meilleur échange d’informations au niveau mondial.


Claire Viognier

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