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17/09/2004
Biodiversité : une arme contre la malnutrition

(MFI) Plus de 840 millions de personnes dans le monde (dont 200 millions d’enfants) souffrent de la faim. Les efforts mondiaux n’ont pas encore permis d’atteindre l’objectif du Sommet mondial de l’alimentation et celui du développement pour le Millénaire, à savoir réduire de moitié, d’ici 2015, le nombre de personnes souffrant de la faim. La Journée mondiale de l’alimentation du 16 octobre mise sur la biodiversité, considérée comme la meilleure alliée dans la lutte contre la malnutrition.

La diversité biologique est vitale pour l’agriculture et la production alimentaire. Or, de nombreuses espèces végétales et animales sont aujourd’hui menacées, ainsi que les processus naturels essentiels (pollinisation par les insectes, régénération des sols par les micro-organismes…). Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), près des trois-quarts de la diversité génétique des plantes cultivées ont été perdues au cours des siècles. L’humanité dépend donc d’un nombre de plus en plus restreint de variétés agricoles pour son alimentation : sur 6 300 races animales, 1 350 sont menacées d’extinction ou ont déjà disparu.
Actuellement, une douzaine d’espèces animales fournissent à elles seules 90 % des protéines d’origine animale. Quatre végétaux – blé, maïs, riz et pomme de terre – procurent plus de la moitié des calories que l’homme tire des plantes. Moins de biodiversité signifie moins d’options pour une nourriture diversifiée et ce sont les agriculteurs et les consommateurs des pays en développement qui sont le plus menacés par ce rétrécissement des choix. Les agriculteurs des pays pauvres ont en effet davantage besoin de plusieurs cultures adaptées aux climats extrêmes ou d’animaux résistant aux maladies plutôt que d’une seule espèce végétale à haut rendement. Selon la FAO, cette diversité représente la meilleure protection contre la famine pour les agriculteurs pauvres, car elle assure un régime alimentaire varié, particulièrement important en zone rurale, où l’accès au marché est limité.


Un programme complet de recherche

Pour répondre au défi posé par l’accroissement de la population mondiale et aux centaines de millions d’êtres humains qui ne mangent pas à leur faim, les biotechnologies sont prometteuses. Grâce à elles, les scientifiques peuvent par exemple modifier la composition génétique des plantes pour leur faire produire plus de substances nutritives et des vitamines, ou encore mieux résister aux parasites. Pour certains, les organismes génétiquement modifiés (OGM) offrent la possibilité d’améliorer le sort de milliards de pauvres dans le monde en augmentant la qualité nutritionnelle des produits dont ils dépendent pour leur survie.
Tout en reconnaissant ce potentiel, le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, constate cependant que ce secteur prometteur de la recherche ne s’intéresse guère aux cultures vivrières des plus pauvres (manioc, dolique, sorgho, mil ou teff), qui sont pourtant fondamentales pour leur alimentation et leur subsistance. De même, des caractéristiques importantes qui préoccupent avant tout les plus démunis (tolérance à la sécheresse et à la salinité, résistance aux maladies…) ne suscitent pas d’investissements importants de la recherche en biotechnologie.
Pour la FAO, les biotechnologies devraient faire partie d’un programme complet de recherche et développement agricole accordant la priorité aux problèmes des pauvres. « Le transfert, dans de bonnes conditions, des technologies existantes vers des communautés rurales pauvres et la création de nouvelles biotechnologies sans danger peuvent grandement améliorer les possibilités de croissance durable de la productivité agricole, affirme Jacques Diouf. Cependant ces techniques ne sauraient être une panacée ; elles ne peuvent en aucun cas résoudre à elles seules le problème de la pauvreté ». Ces techniques ne peuvent rien, relève la FAO, contre les ratés institutionnels, les perversions du marché ou les pouvoirs publics qui, dans un grand nombre de pays, contrecarrent les efforts de développement rural et agricole.


Claire Viognier

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