Tuberculose : un traitement deux fois plus rapide ?
(MFI) Un nouvel antibiotique dont le nom de code est R207910 a permis – chez la souris – de traiter la tuberculose deux fois plus vite. L’équipe de Koen Andries, de la compagnie pharmaceutique nord-américaine Johnson & Johnson, a obtenu une guérison rapide aussi bien dans les formes classiques que contre les souches résistantes de tuberculose. Ces essais ont été réalisés grâce à un modèle de souris chez lesquelles une équipe française de l’Inserm avait développé la tuberculose.
Avec cet antibiotique et en à peine deux mois, les poumons de ces souris ont été débarrassés de Mycobacterium tuberculosis, l’agent responsable de la maladie. L’équipe d’Andries mène en ce moment des essais préliminaires sur l’homme ; la première étape a permis de vérifier que l’antibiotique n’avait aucun effet secondaire. Son efficacité sur l’homme sera évaluée au cours des phases suivantes des essais.
Vaccin contre le cancer du col de l’utérus : on progresse sur deux fronts
(MFI) Deux équipes, l’une française, l’autre américaine, viennent d’obtenir de bons résultats contre le cancer du col de l’utérus, la première avec un candidat vaccin thérapeutique, l’autre avec un vaccin préventif. Chez la souris, le vaccin thérapeutique, qui agit donc après la contamination par le Papillomavirus humain, a guéri 100 % des tumeurs après une seule injection. Selon l’équipe de Pasteur-Inserm, qui doit conduire les essais humains, ce type de vaccin permettrait d’éviter 70 % des cancers du col de l’utérus.
Les essais de vaccin préventif, qui ont porté sur plus de 1 100 femmes, sont plus avancés; après 27 mois de suivi et trois injections, le taux de protection a atteint 100 % chez les femmes ayant suivi entièrement le protocole. Chez les autres, le taux a tout de même été de 95 %. On ne sait pas cependant de quelle durée sera son efficacité.
Les deux types de vaccins sont attendus impatiemment ; le cancer du col de l’utérus provoque chaque année 230 000 décès dans le monde et 500 000 nouveaux cas (dont 80 % dans les pays en développement).
Rappelons que les MST et mycoses vaginales constituent par ailleurs un terrain favorable à ce cancer et que, dans les régions comptant suffisamment de gynécologues, on dépiste ses risques de survenue par frottis endocervical. Un dépistage qui doit de toutes manières être poursuivi.
Le cerveau rétrécit sous l’effet d’une douleur chronique
(MFI) Une étude américaine publiée dans le Journal of Neuroscience montre qu’une douleur chronique dans le dos peut diminuer le volume du cerveau jusqu’à 11 %, soit l’équivalent d’un vieillissement de 10 à 20 ans. Jusqu’à maintenant, on pensait qu’une fois la douleur chronique guérie, le cerveau retrouvait son volume initial.
Cette étude menée à l’université Northwersten est la première à avoir comparé le cerveau de 26 participants souffrant d’un mal de dos chronique depuis plus d’un an avec celui de personnes normales. Réalisée grâce à l’imagerie par résonance magnétique (IRM), l’étude montre qu’une douleur constante agit directement sur la matière grise du cerveau, probablement, pensent les chercheurs, par le biais de toxines générées par l’inflammation.
Un tiers de l’humanité hypertendue
(MFI) Selon des études basées sur les données recueillies pendant plus de 20 ans dans 30 pays industrialisés et en développement, un tiers de la population mondiale souffrira d’hypertension en 2025, contre le quart actuellement. La plus forte augmentation est à craindre dans les pays en développement où la hausse des cas d’hypertension artérielle devrait atteindre 80 % !
L’épidémie mondiale d’hypertension fait redouter au même titre une augmentation des maladies rénales et cardiaques, conséquences prévisibles d’une tension trop élevée. Mais les spécialistes rappellent que tout cela n’est pas inéluctable : des changements simples d’hygiène de vie peuvent inverser cette montée en flèche de l’hypertension. Ils recommandent donc particulièrement aux responsables sanitaires des pays en développement d’investir dans des stratégies de prévention pour éviter une épidémie d’hypertension à laquelle leurs systèmes de santé seraient incapables de faire face.
L’optimisme, gage de longue vie
(MFI) De nombreuses études ont montré qu’un état dépressif constitue un facteur de risque de maladie cardiovasculaire. Mais, pour la première fois, le Dr Erik Giltay, du Centre psychiatrique de Delft (Pays-Bas) prouve qu’à l’opposé, jouir d’un tempérament optimiste prolonge l’espérance de vie.
L’équipe néerlandaise a interrogé 900 personnes de plus de 65 ans sur leur état de santé physique et psychologique, ainsi que sur leurs relations sociales. Pendant les dix années du suivi, un tiers de ces personnes sont décédées, ce qui n’est guère surprenant compte tenu de leur âge. Mais les chercheurs ont pu déterminer que les plus optimistes du groupe avaient un risque diminué de 23 % de succomber à une maladie cardiovasculaire. Mieux, en prenant en compte toutes les causes de décès confondues, celles qui étaient dotées d’un optimisme à toute épreuve avaient 55 % de risque en moins de décès.
Claire Viognier
Encadré : Vrai ou Faux ?
L’appendice a-t-il une utilité ?
(MFI) Oui et non… La plupart des médecins pensent qu’il est soit « inutile », soit « à fonction inconnue ». Appelé appendice vermiculaire ou iléocaecal, il serait pour eux le vestige d’un organe perdu au cours de l’évolution. Ils font le parallèle avec les vertèbres du coccyx, qui sont le reste d’une queue perdue avec les muscles aujourd’hui atrophiés ayant servi à la faire bouger ( !), ou encore avec les poils, qui rappellent une fourrure clairsemée au fil des mutations.
De forme cylindrique, l’appendice mesure de 7 à 8 cm de long et de 4 à 8 mm de diamètre. Sa situation entre l’intestin grêle et le gros intestin, et sa proximité avec les matières en fin de digestion, le rend vulnérable aux infections et aux abcès. L’appendicite, une inflammation aiguë, justifie son ablation chirurgicale pour éviter qu’une rupture ne provoque une péritonite ou un abcès abdominal.
Pour d’autres, l’appendice, qui est riche en tissus lymphoïdes, joue un rôle (encore non exactement défini) au sein du système GALT (Gut Associated Lymphoid Tissue), un ensemble de tissus comprenant aussi les amygdales et les plaques de Peyer de l’intestin grêle, tissus impliqués dans les défenses immunitaires et dans l’allergie.
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