2 milliards de personnes carencées en iode
(MFI) Si le nombre de pays où la carence en iode est un problème de santé publique a été divisé par deux en dix ans, 2 milliards de personnes sont encore concernées avec, comme conséquence visible, le goître. On constate toujours, selon un récent rapport de l’OMS, des carences en iode dans 54 pays : faibles dans 40 d’entres eux, modérées à fortes dans 14 autres, dont 6 en Afrique.
La carence en iode est à l’origine de troubles neurologiques et mentaux ; le crétinisme en est la manifestation la plus extrême. Pour prévenir et combattre cette carence, l’iodation du sel est recommandée. Selon l’Unicef, 66 % des ménages dans le monde ont désormais accès au sel iodé. Il faut cependant veiller à ce que la promotion du sel iodé n’entraîne pas une surconsommation de sel pouvant contribuer à l’hypertension artérielle. Il est recommandé en effet de ne pas dépasser 5g de sel par jour, iodé ou non. Si l’on consomme suffisamment de légumes, de produits marins ou d’algues, on n’est pas carencé en iode.
Suppo contre palu
(MFI) Le Pr James Tumwine (Ecole de médecine de l’université Makerere à Kampala, Ouganda) vient de démontrer les avantages d’un traitement par suppositoire pour le paludisme cérébral par rapport à la quinine intraveineuse. Son équipe a enrôlé 103 enfants de 6 mois à cinq ans ; les enfants ont été traités par suppositoire d’artéméther ou par quinine intraveineuse pendant 7 jours.
Aucune différence marquée en termes d’efficacité et de tolérance n’a été constatée entre les deux traitements. Cependant, le Pr Tumwine souligne l’avantage du suppositoire quand les enfants sont éloignés des centres médicaux, là où on ne peut pas administrer la quinine en intraveineuse. Un gain de temps précieux souligne-t-il, qui pourrait sauver bien des vies alors que le paludisme emporte chaque année un million de petits Africains.
Prostate : à suivre de près dès 50 ans
(MFI) Le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l’homme de plus de 50 ans. Rien qu’en France, 40 000 nouveaux cas et 10 000 décès sont rapportés chaque année. Ce taux de mortalité très élevé pourrait diminuer grâce à un dépistage plus précoce. Le Pr Jean-Luc Moreau, urologue, explique que le dépistage repose sur deux outils : toucher rectal et dosage annuel de PSA (antigène spécifique de la prostate).
Le taux de PSA augmente en cas d’hypertrophie de la prostate, d’inflammation ou de cancer. C’est un indicateur qui a ses limites mais qui sert d’alerte pour mener d’autres examens. Tout homme à partir de 50 ans (et jusqu’à 75 ans) devrait être dépisté, recommande le Pr Moreau. Cet âge sera abaissé à 45 ans pour ceux dont un père, frère, oncle, cousin… a développé un tel cancer ; de même chez les Antillais, qui pour des raisons indéterminées, présentent un risque spécifique.
Le chômage malmène le cœur des femmes
(MFI) Selon une étude menée par le CDC (Centre de contrôle et de prévention des maladies) d’Atlanta aux Etats-Unis, les femmes brusquement privées d’emploi voient leur risque cardiovasculaire nettement augmenté. L’équipe du Pr Sheree Marshall-Williams a étudié les données concernant 35 000 Américaines au chômage et les ont comparées à d’autres ayant toujours leur emploi.
Parmi les chômeuses, 28 % souffraient d’hypertension artérielle, contre 19 % chez les autres. Et si 6 % des premières avaient subi des alertes cardiovasculaires, seules 2 % de celles qui travaillaient étaient dans ce cas. Plusieurs études internationales avaient déjà montré que la mortalité des chômeurs, hommes comme femmes, était de 20 à 30 % plus élevée que la moyenne.
Vaccin anti-pneumonie pour des centaines de milliers d’enfants ?
(MFI) L’essai d’un vaccin antipneumococcique conjugué en Gambie a permis d’éviter 37 % des cas de pneumonie et 16 % des décès chez les 8 718 enfants vaccinés. Ce vaccin a montré, selon le Dr Felicity Cutts (Medical Research Council britannique et OMS) qui dirige ces recherches, que la vaccination peut prévenir bon nombre de pneumonies, méningites et septicémies à pneumocoques même dans un environnement africain rural. Ces affections graves tuent chaque année près de 2 millions d’enfants.
Compte tenu de ces résultats, les auteurs de l’essai publié par le Lancet pensent qu’il faut rendre disponibles dans les plus brefs délais les vaccins antipneumococciques pour les nourrissons africains. Une conclusion appuyée par le directeur général de l’OMS, le Dr Lee Jong-wook, qui estime que cette vaccination généralisée des enfants des pays en développement sera essentielle pour réduire des deux-tiers la mortalité des moins de cinq ans, ce qui est un des objectifs du Millénaire.
Médicaments illicites en pleine expansion sur Internet
(MFI) La grande majorité des médicaments vendus sur Internet concerne des substances psychotropes et 90 % d’entre eux ont été délivrés sans ordonnance déplore l’INCB, l’organisme des Nations unies chargé de lutter contre les stupéfiants. Des milliards de doses de substances faisant l’objet d’un contrôle international comme des équivalents de la morphine (oxycodone) et du fentanyl sont ainsi vendus par des pharmacies en ligne dépourvues de licence.
Ces pharmacies prennent la place des trafiquants de drogue traditionnels et le phénomène progresse rapidement selon l’INCB. Les fournisseurs légaux alimentent ce commerce illicite en procurant aux pharmacies en ligne de nombreux médicaments, ce qui incite l’INCB à souligner le manque d’action des pays concernés pour mettre fin à ce système.
Claire Viognier
Encadré : Vrai ou Faux ?
L’allaitement protège-t-il du cancer du sein ?
(MFI) Vrai. Allaiter de manière prolongée diminue le risque de développer un cancer du sein. En 2002, une étude scientifique qui a porté sur près de 150 000 femmes a montré que celles ayant développé un cancer du sein avaient allaité moins souvent et sur des durées plus courtes que les autres.
Les chercheurs avancent l’hypothèse que c’est la prolactine, une hormone secrétée lors de la lactation, qui pourrait avoir un effet protecteur sur les cellules du sein. Une autre hypothèse suggère que l’effet protecteur serait dû à une diminution de l’exposition aux oestrogènes, des hormones impliquées dans la progression des tumeurs mammaires. La production des oestrogènes est en effet réduite durant l’allaitement. Autre constat de cette étude, chaque naissance réduit le risque de cancer du sein de 7 %.
C. V.
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