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17/06/2005
Qui dort dîne… et guérit

(MFI) Toutes les enquêtes montrent que l’on consacre de moins en moins de temps au sommeil. Celui-ci est souvent perçu comme « une perte de temps » ! Alors qu’il s’agit d’une phase de réparation indispensable à notre organisme.

On dort de moins en moins à la surface du globe : c’est ce que vient de souligner une étude suisse qui relève qu’au Japon, 41 % de la population dort à peine 6 heures par nuit. Aux Etats-Unis, trois adultes sur quatre souffrent d’insomnies, révèle une enquête nationale. La durée moyenne du sommeil y est évaluée à 6,8 heures par nuit en semaine alors que les besoins moyens sont de 8 heures. En France, l’Institut du sommeil et de la vigilance nous apprend que 34 % des adolescents se déclarent somnolents, dont un tiers présente une somnolence sévère. Pas étonnant : les besoins à cet âge sont de 9 heures de sommeil par nuit et la plupart des ados dorment 2 heures de moins. « Le sommeil et ses pathologies sont très insuffisamment prises en compte en termes d’éducation, de prévention et de soins alors qu’ils devraient l’être au même titre que la nutrition », déclare à juste titre le Dr Patrick Lévy, directeur de cet institut.
Il n’est pas surprenant, dès lors, que 4 % des « sondés » américains s’endorment au volant, qu’une moitié d’entre eux voient leur efficacité au travail ou leur vie sexuelle affectée, qu’un tiers des adolescents français rapportent des problèmes de stress, d’anxiété et de déprime – ces troubles psychologiques pouvant être, en partie, à la fois cause et conséquence du manque de sommeil. Les « mal-dormeurs » peuvent donc être pris dans un redoutable cercle vicieux. Mais, pour aussi graves que soient déjà ces conséquences, elles ne sont pas les seules.


Que se passe-t-il dans notre corps quand nous dormons ?

En phase de sommeil profond (et il est très important que, par phases, le sommeil soit profond, ce que ne garantit pas un endormissement induit par des somnifères), notre organisme sécrète de l’hormone de croissance (GH). Hormone qui favorise la réparation et la régénération de tous les tissus. Tandis que certains organes et fonctions (les sens notamment) se reposent, que la tension artérielle baisse, nos systèmes respiratoire, cardiovasculaire ou glandulaire éliminent des toxines et autres déchets : ainsi, un cœur en bonne santé a besoin d’une relative sérénité le jour (même si l’on est confronté à des stress) et de repos la nuit.
Nos tissus cicatrisent mieux quand nous dormons ; souvent saturés de molécules d’acides stockées durant le jour (productrices de raideurs, douleurs, inflammations), ces tissus renvoient les acides vers les reins, par la circulation sanguine, afin qu’ils soient éliminés le matin. Notre foie travaille, entre autres, pour éliminer des toxiques ou des hormones usagées, ou pour réguler le cholestérol. Durant le sommeil, les disques intervertébraux se réhydratent (si l’on pense à boire suffisamment d’eau pure) et reprennent leur forme. Les réserves énergétiques des cellules musculaires et nerveuses se reconstituent. Les défenses immunitaires sont renforcées : souvent, on se sent guéri, ne serait-ce que d’un rhume, le matin au réveil.
Ce n’est pas tout ! C’est la nuit aussi que s’effectue le mieux la régulation de fonctions telles que la glycémie (taux de glucose dans le sang) : ainsi, un mauvais sommeil peut contribuer à perturber ce métabolisme, favorisant le surpoids et les risques de diabète. En phase de repos, les connexions neuronales se réorganisent dans le cerveau : ainsi, le sommeil permet la récupération intellectuelle (donc plus de vigilance, de concentration et de mémoire), et l’équilibre psychologique (grâce aux rêves). On le voit : à moyen terme, il ne peut pas y avoir de bonne santé quand on est privé, ou qu’on se prive de sommeil. A bon entendeur… bonne sieste !

Henriette Sarraseca


Que faire pour mieux dormir ?

(MFI) Une idée reçue est à écarter : se coucher tard et se lever tard équivaut à se coucher tôt et se lever tôt. Non : la mélatonine, hormone qui favorise le sommeil, est sécrétée durant la nuit (il est important, à cet égard, de faire le noir dans la chambre), et le cortisol, qui amène le réveil, à l’aube. On sait, de plus, que le sommeil le plus réparateur est celui qui précède minuit. Donc, plus nous resterons proches de ces rythmes naturels, inscrits dans notre physiologie, plus notre sommeil sera réparateur.
De l’exercice physique chaque jour améliore considérablement le sommeil : on a constaté un endormissement plus rapide, des réveils nocturnes moins fréquents, une augmentation du sommeil à ondes lentes (le plus récupérateur). Il est bon aussi de se détendre en rentrant chez soi le soir : douche ou bain chaud, relaxation, jeu avec les enfants… Puis, dîner tôt et léger : un foie qui a trop de travail nous réveille à 2-3 heures du matin. Aux adolescents surtout, on recommande de ne plus utiliser l’ordinateur après 19 heures (la lumière intense de l’écran perturbe les biorythmes), de privilégier l’écriture, la lecture ou d’autres activités « douces ». De limiter au maximum les boissons contenant de la caféine (café, thé noir, sodas). D’apprendre à remiser les soucis jusqu’au lendemain. Mais ces conseils sont tout aussi avisés pour les adultes. Un bon sommeil se prépare. Une mauvaise nuit aussi.

H. S.




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