L’Afrique de plus en plus enfumée
(MFI) Sur 1,1 milliard de fumeurs dans le monde, 800 millions vivent dans les pays en développement. A cause des législations de plus en plus restrictives dans les pays industrialisés, les cigarettiers se tournent vers les pays du Tiers-Monde et notamment vers l’Afrique où les contraintes restent marginales. Dans son Atlas mondial du tabac, l’OMS indique que la consommation de tabac y a augmenté de 38,4 % entre 1995 et 2000. Les projections prévoient encore une hausse de 16 % d’ici à 2008 en Afrique alors qu’une baisse de 8 % est prévue en Europe occidentale. Les marchands de tabac ciblent plus particulièrement les jeunes Africains. Avec succès, semble-t-il, car 45 % des jeunes Maliens de 13 à 15 ans sont déjà fumeurs. Selon l’OMS si rien n’est fait d’ici 2030, 70 % des morts dues au tabac seront enregistrées dans les pays en développement, soit 7 millions de personnes par an.
Savons : les anti-bactériens pas meilleurs que les autres
(MFI) Dans la lutte contre les microbes à la maison, l’efficacité des savons et autres produits de nettoyage anti-bactériens est remise en cause. Selon des autorités sanitaires américaines, le savon ordinaire fait aussi bien l’affaire à un moindre coût. Ces mêmes autorités ont averti les fabricants qu’ils auraient à apporter la preuve du bénéfice de leurs produits sous peine de se voir écartés du marché. Les conseillers de la Food and Drug administration (FDA) s’inquiètent également des risques potentiels de ces produits, notamment des savons et gels pour le corps qui pourraient contribuer à la croissance de bactéries résistantes aux antibiotiques. Un spécialiste des antibiotiques, le Dr Stuart Levy, recommande de restreindre l’usage de ces produits de nettoyage anti-bactériens au milieu hospitalier et aux maisons où vivent de grands malades.
Accident vasculaire cérébral : des signes dans l’oeil
(MFI) Selon des chercheurs australiens, un simple examen du fond de l’œil permettrait de prévoir le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC). Pour le Pr Paul Mitchell (université de Sydney), des atteintes des vaisseaux sanguins de l’œil, visibles à l’oeil nu, mettent ce risque en évidence. Le Pr Mitchell a suivi pendant 7 ans, 3 600 personnes en bonne santé de 49 ans et plus. Celles qui présentaient ces lésions se sont avérées avoir un risque d’AVC supérieur de 70 % aux autres. Son étude devra être confirmée par des recherches complémentaires. Mais si son hypothèse est exacte, on pourra ainsi prédire et prévenir un risque d’AVC. D’autant plus, précise le Pr Mitchell, que les dommages causés à l’œil peuvent être constatés très tôt.
Médicaments et allaitement : attention !
(MFI) Jusqu’à six mois, l’OMS recommande que les bébés soient allaités exclusivement au sein. Mais en cas de traitement, bien des questions se posent, d’autant que pour environ la moitié des produits de prescription médicale, on ignore leur capacité à passer dans le lait. Françoise Bavoux (pharmacologue, hôpital Cochin, Paris) rappelle néanmoins que certains médicaments sont contre-indiqués. Il s’agit des benzodiazépines, des psychotropes et des anti-hypertenseurs. Par contre les antibiotiques courants, l’insuline et le paracétamol, les contraceptifs oraux faiblement dosés, les corticoïdes inhalés et les bronchodilatateurs sont autorisés. Dans tous les cas, rappelle-t-elle, que vous soyez enceinte ou que vous allaitiez, ne prenez aucun médicament sans avis médical.
Prostate : le dosage du PSA en dépistage
(MFI) Les hommes qui font doser leur antigène prostatique spécifique (PSA) chaque année, auraient 3 fois moins de risque de mourir d’un cancer de la prostate que ceux qui le font moins souvent. Selon le Pr Jason Efstathiou (université de Harvard, Etats-Unis), le PSA reste le meilleur outil pour dépister précocement un cancer de la prostate. Le dosage du PSA permet donc la mise en œuvre la plus rapide d’un protocole thérapeutique. D’après l’étude menée par le Pr Efstathiou, ceux qui ne procèdent pas au dosage annuel du PSA ont un risque de décès par cancer de la prostate de 11,3 % contre 3,6 % pour ceux qui le pratiquent annuellement. De nombreuses et vastes études sont en cours aux Etats-Unis et en Europe pour confirmer la fiabilité de ce marqueur. Quant à la prévention, elle passe en partie par une alimentation pauvre en graisses d’origine animale et riche en légumes et fruits.
Paludisme : une plante chinoise cultivée en Afrique
(MFI) Artemisia annua, la plante chinoise qui fournit le principe actif d’un traitement très efficace contre le paludisme, vient d’être replantée en Afrique. Cela contribuera à résorber la pénurie du traitement «artemether-limefantrine» (Coartem), une association médicamenteuse recommandée par l’OMS. En 2001, 220 000 traitements de ce type avaient été commandés pour les pays en développement. Selon l’OMS, ces commandes pourraient atteindre 130 millions de doses en 2006. Le fabricant du Coartem, Novartis Pharma AG, a donc décidé d’étendre hors de Chine la production de la plante : plus de 1 000 hectares seront plantés au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda. Dès 2006, le fabricant estime pouvoir ainsi faire face à la demande.
Claire Viognier
Encadré : Vrai ou Faux ?
Les enfants sont les premiers touchés par la pollution
(MFI) Vrai. La nocivité des particules nuisibles contenues dans l’air ambiant est aggravée chez le jeune enfant. En raison de leur petite taille, les enfants sont dans la rue plus près des émissions de gaz d’échappement et, dans la maison, de la fumée de combustion. De plus, respirant plus souvent par la bouche que les adultes, ils inhalent deux à trois fois plus de poussières qui se déposent dans les bronchioles de leurs poumons.
Enfin, les enfants sont plus sensibles à la pollution que les adultes du fait de l’immaturité de leurs voies respiratoires et de leurs défenses immunitaires. Il a été aussi montré chez les enfants qui grandissent dans les villes, dont l’air est pollué, un développement pulmonaire plus réduit.
Santé 100 idées reçues. Tome 3. Fondation Recherche médicale. Ed. Le Seuil.
C. V.
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