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01/02/2001

L’herpès : huit virus pour une épidémie

(MFI) A ce jour, huit virus de l’herpès ont été identifiés chez l’homme et la liste n’est peut-être pas close. Nous sommes tous contaminés par au moins un des virus de cette famille qui peuvent être à l’origine d’affections aussi diverses que la varicelle, le zona, le virus d’Epstein-Barr, la mononucléose, le cytomégalovirus...

Les virus les plus fréquents sont herpes simplex 1 (HSV1) et herpes simplex 2 (HSV2). Le premier (HSV1) est responsable de l’herpès labial, communément appelé « bouton de fièvre », et plus globalement de la majorité des herpès situés au-dessus de la taille. Le HSV2 correspond quant à lui à l’herpès génital et fait partie des maladies sexuellement transmissibles (MST) : sa fréquence est en expansion dans le monde entier. En Afrique subsaharienne, on estime entre 40 et 70 % la prévalence du HSV2. L’infection est causée par l’inoculation du virus qui s’introduit à la faveur d’une brèche ou d’une petite blessure par la peau ou une muqueuse. La transmission du virus d’un sujet porteur à un non porteur, se fait à la suite de contacts étroits comme le baiser, l’accouchement, les rapports sexuels...

Danger pour les femmes enceintes

Pour l’herpès labial, la primo-infection survient en général dans l’enfance, entre 6 mois et 5 ans. Elle peut se manifester par de la fièvre et l’apparition de petites vésicules douloureuses sur les lèvres ou dans la bouche. Chez l’adulte, elle peut atteindre les yeux sous forme de conjonctivite avec des vésicules. Cette forme oculaire de l’herpès nécessite une consultation spécialisée en urgence car les récidives sont dangereuses pour la vision ; c’est d’ailleurs une des principales causes infectieuses de cécité. Mais dans la très grande majorité des cas (90 %), le premier contact avec le virus passe inaperçu, autrement dit aucun symptôme ne signalera la contamination.
En ce qui concerne l’herpès génital, l’infection survient à la suite de rapports sexuels avec un(e) partenaire porteur(se) du virus HSV2. Chez la femme, des démangeaisons, des pertes vaginales suivies par l’apparition de vésicules qui se rompent, provoquent des plaies à vif souvent douloureuses qui cicatrisent en une dizaine de jours. Chez l’homme, l’infection se traduit par des vésicules douloureuses au niveau du gland, parfois accompagnées de brûlures en urinant. Ces symptômes peuvent être confondus avec d’autres affections qui touchent les organes sexuels comme des mycoses ou une infection urinaire. Cela justifie dans tous les cas une consultation médicale pour diagnostiquer avec certitude l’herpès et entamer au plus vite un traitement antiviral qui soulagera la douleur, diminuera la contagiosité et raccourcira la durée de la crise. Mais là aussi, les signes n’apparaissent pas toujours lors de la primo-infection. Les poussées ont des conséquences désagréables mais sont le plus souvent sans danger. Par contre, l’herpès génital chez la femme enceinte constitue un risque majeur pour l’enfant à naître et justifie parfois le recours à la césarienne pour éviter sa contamination au moment de l’accouchement.

Un virus très contagieux

L’herpès est très contagieux mais selon un récent sondage effectué pour l’Association Herpès en France, seules 7 % des personnes interrogées le savent. Après la primo-infection, même si aucune lésion ne subsiste, le virus reste tapi dans l’organisme. Pour des raisons encore inconnues, le virus « en sommeil » peut se réactiver et provoquer des récidives, en général au même endroit que la première fois. Le stress, la fièvre, la fatigue, l’alcool, le soleil, les règles sont des facteurs souvent cités comme favorisant les crises. Lors d’une poussée, le risque de contagion est à son maximum (à cause des vésicules grouillantes de virus) mais hors des crises, il ne disparaît pas totalement. Il convient donc en cas d’herpès génital d’utiliser systématiquement des préservatifs et, en période de crise, de s’abstenir de rapports sexuels.
Les crises varient beaucoup en intensité et en fréquence selon les personnes : certaines en auront une par année et d’autres plusieurs tous les mois... Mais ces récidives ont tendance à diminuer au fil des ans. On traite généralement localement les poussées par des crèmes antivirales et antiherpétiques. Dans certains cas d’herpès génital plus grave récidivant en crises trop rapprochées, un traitement antiherpétique par voie générale permettra d’espacer les épisodes.
Comme toutes les MST, l’herpès favorise le risque de contamination par le virus du sida. Selon des travaux récents présentés à Durban (Afrique du Sud) lors de la 13e Conférence internationale sur le sida, la progression de l’épidémie de sida dans les pays en développement (ailleurs aussi), pourrait être la conséquence d’une épidémie d’herpès génital. Les deux infections progressent alors en synergie, l’une renforçant l’autre.

Claire Viognier





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