(MFI) L’asthme est une maladie chronique des voies respiratoires qui démarre la plupart du temps dans l’enfance. Elle est en augmentation pratiquement partout dans le monde. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) il s’agit de la maladie chronique la plus répandue chez les enfants et sa prévalence ne cesse de croître.
L’augmentation rapide des cas d’asthme dans le monde est un des plus grands mystères de la médecine moderne. Dans certaines régions du monde 20 à 36 % des enfants sont touchés, notamment en Amérique du Sud et en Australie. Mais partout, l’accroissement du nombre de jeunes asthmatiques est signalé. En trente ans, les progrès du traitement de l’asthme bronchial ont progressé au point de laisser espérer aux enfants correctement pris en charge, une vie tout à fait normale. Mais cela n’est pas le lot de tous puisque l’asthme cause le décès de 25 000 enfants chaque année.
Dans les pays en développement le principal facteur déclenchant de l’asthme infantile est la pollution de l’air. La plus redoutable est celle qui sévit à l’intérieur des habitations où on cuisine et où on se chauffe avec des combustibles comme le bois, le charbon, le charbon de bois ou encore des résidus agricoles. L’utilisation de ces combustibles dans des fourneaux peu efficaces et sans ventilation suffisante expose surtout femmes et enfants à un mélange complexe de polluants néfastes pour la santé. Il faut savoir qu’un polluant à l’intérieur d’un local a mille fois plus de chances d’atteindre les poumons d’une personne que les polluants libérés à l’extérieur.
D’autres facteurs sont en cause dans la survenue de l’asthme. Les scientifiques retiennent principalement une prédisposition génétique associée à des facteurs environnementaux comme la pollution, un logement humide, une mauvaise aération, les tapis poussiéreux, la présence de chien ou de chat et de cafards. Le tabagisme ambiant accroît aussi le risque d’asthme chez l’enfant.
L’immense majorité des enfants asthmatiques est allergique et les épisodes d’asthme sont en fait des réactions allergiques qui se manifestent par une difficulté respiratoire, une toux, une respiration sifflante. Cette affection est due à une inflammation des voies respiratoires et affecte la sensibilité des terminaisons nerveuses de celles-ci, qui deviennent alors facilement irritables. Lors d’une crise, la paroi des voies respiratoires gonfle, ce qui entraîne un rétrécissement de leur calibre et réduit le débit de l’air inspiré et expiré. C’est ainsi que les asthmatiques en parlant de leurs symptômes évoquent toujours un sensation d’oppression, un peu comme s’ils étaient contraints de respirer au travers d’une petite paille.
L’asthme ne se guérit pas mais se soigne. Etant aujourd’hui reconnue comme une maladie inflammatoire, l’asthmatique sera traité quotidiennement par des médicaments anti-inflammatoires pour lutter contre l’inflammation et prévenir les crises. Si celles-ci surviennent, les bronchodilatateurs atténuent immédiatement les symptômes et permettent de mieux respirer. Ces derniers sont utilisés en inhalation à l’aide de petits appareils prêts à l’emploi.
Les médicaments ne sont cependant pas le seul moyen de lutter contre la maladie. Les parents d’enfants asthmatiques doivent évincer autant que possible tout ce qui peut déclencher une crise. Ils apprendront aussi à leur enfant dès qu’il sera en âge de comprendre la relation entre sa maladie et son environnement. Il sera à même ainsi de connaître et d’éviter tout ce qui peut aggraver son asthme.
Mesurer le souffle
La mesure régulière du souffle à l’aide d’un petit appareil appelé « débimètre de pointe » DEP fait partie intégrante du suivi de l’asthmatique. Le DEP permet aussi de déterminer s’il s’agit bien d’un asthme en cas de doute lors d’une consultation médicale. Cette mesure est le témoin de la sévérité de l’asthme et elle est possible dès que l’enfant atteint l’âge de 5 ans. Le DEP est un petit tube gradué dans lequel le malade souffle ; il permet de quantifier le débit d’air expiré. Notées matin et soir ces mesures permettent de vérifier l’efficacité du traitement, de prévoir éventuellement la survenue d’une crise et donc d’agir en conséquence.
Il y a quelques années on pensait qu’un enfant asthmatique était interdit de sport, notamment parce que chez nombre d’entre eux, l’effort peut déclencher une crise. On sait maintenant que grâce aux traitements, les asthmatiques peuvent pratiquer presque tous les sports (sauf la plongée avec bouteilles et l’équitation à cause des allergènes du cheval) et parfois même en compétition. Mais la pratique d’un sport nécessite que l’asthme soit équilibré et que l’enfant sache adapter ses performances à son état respiratoire. A condition de respecter ces préalables, le sport est même recommandé aux asthmatiques.
Claire Viognier