(MFI) Arrêter la cigarette, au moins deux fumeuses sur trois le souhaitent mais une sur deux n’a jamais fait la moindre tentative pour y parvenir. De la vague envie d’en finir avec le tabac jusqu’à la décision ferme d’y parvenir, le cheminement peut être chaotique. Trouver la bonne méthode pour gérer ses envies sans augmenter son stress et faire en sorte de ne pas troquer cigarettes contre kilos superflus, un pari ambitieux mais réalisable.Hommes et femmes courent-ils le même risque en fumant ?
Non. Si les deux sexes courent les mêmes risques de pathologies cardiovasculaires et de cancers (du poumon, de la bouche, du larynx, du pharynx...), les femmes sont concernées par des risques spécifiques. Ainsi la combinaison pilule-tabac accroît considérablement les risques cardiovasculaires en favorisant la formation de caillots . le risque de phlébite et de thrombose est accru et passé 35 ans, ce danger est encore plus grand.
Le tabac peut aussi perturber les cycles hormonaux : ils deviennent irréguliers et les règles souvent plus douloureuses. Le tabac entraîne également une baisse de la fertilité. Une fumeuse met en général 3 à 4 fois plus longtemps pour être enceinte qu’une non-fumeuse. De plus, par son action anti-œstrogène, le tabac avance l’âge de la ménopause d’environ deux à trois ans.
La cigarette abîme-t-elle la peau ?
La cigarette agit sur les vaisseaux capillaires du visage en les resserrant ce qui réduit l’oxygénation des cellules de la peau. En quelques années à peine, la peau devient terne et prend une pigmentation grisâtre. La peau perd également de sa souplesse, alors que surviennent précocement les vilaines ridules verticales autour de la bouche si typiques des accros du tabac. Sans parler des dents jaunies ou qui se déchaussent et de la mauvaise haleine...
Les cheveux en pâtissent également : ils sont plus secs, cassants et moins brillants. Vous aurez beau tenter de compenser ces effets par de coûteuses crèmes ou shampoings . rien n’y fera car la cigarette en diminue nettement les effets bénéfiques.
Y a-t-il un « bon » moment pour s’arrêter ?
Il vaut mieux choisir une période où vous n’avez pas trop de surcharge de travail ou de problèmes personnels. Se fixer une date précise est un bon moyen de réfléchir sereinement à ses raisons de vouloir arrêter et de se donner le temps de mettre en place les changements qui accompagneront cette étape de la vie.
Pour beaucoup de femmes, cette décision coïncide avec un désir de grossesse. Arrêter de fumer permet, en effet, de limiter les risques de grossesse extra-utérine, de fausse-couche spontanée et d’accouchement prématuré. Il faut aussi savoir que les bébés de mères fumeuses sont plus petits que les autres de 300 à 400 g en moyenne. De plus, le tabagisme est associé à un risque accru de mort subite du nourrisson et de bronchites chroniques ou d’asthme chez les enfants.
Les substituts coupent-ils toute envie de fumer?
Les substituts nicotiniques (gommes, timbres, comprimés...) doublent vos chances de succès en fournissant à votre organisme l’équivalent de la nicotine des cigarettes. Mais l’envie de fumer peut persister longtemps car ils ne suppriment pas la dépendance psychologique et comportementale au tabac. Si vous avez toujours pris votre café du matin en fumant une cigarette, cette habitude sera longue à rompre à moins que ne décidiez de vous mettre au thé.
Votre médecin ou votre pharmacien peuvent aussi vous soutenir ainsi que les rencontres avec des groupes d’anciens fumeurs.
Comment arrêter sans grossir ?
Le fait de fumer 20 cigarettes par jour augmente les dépenses caloriques de 300 calories environ tout en freinant l’appétit. Cela explique pourquoi la prise de poids est une réalité chez les deux tiers des fumeurs qui s’arrêtent (en moyenne 2,8 kg chez les hommes et 3,8 chez les femmes).
Surveiller son alimentation en limitant les graisses et les sucres tout en augmentant le volume consommé grâce aux légumes et aux fruits permet de ne pas prendre de poids. Ce n’est pas le moment toutefois de commencer un régime amaigrissant strict . vos efforts ne peuvent être déployés tous azimuts. Le sport ou une activité physique ont ici toute leur place pour éviter de gagner des kilos . une heure de marche rapide brûle autant de calories que la consommation de 20 à 30 cigarettes, les poisons en moins. Les substituts nicotiniques constituent aussi un moyen efficace de limiter la prise de poids car ils permettent de maintenir la dépense énergétique d’avant le sevrage.
Comment gérer le stress ou l’irritabilité ?
A l’arrêt du tabac, nervosité, irritabilité, stress, sont autant de signes d’un manque de nicotine. Ces sensations désagréables ne durent que pendant la période de sevrage, c’est-à-dire peu de temps. Les traitements de substitution nicotinique permettent d’ailleurs de compenser ce manque et de supprimer progressivement la dépendance physique à la nicotine.
Afin de mettre toutes les chances de son côté, il vaut mieux éviter d’arrêter le tabac en phase pré-menstruelle. A ce moment du mois, les signes de dépendance physique sont plus importants et le sevrage serait donc plus difficile.
Claire Viognier