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12/04/2001

Santé maternelle : les Africaines paient le prix fort

(MFI) Parmi les pays dans lesquels les risques liés à la maternité sont les plus importants, seize se situent en Afrique. Les femmes du continent sont les premières victimes d’une combinaison de facteurs économiques, sociaux, culturels qui les empêchent de maîtriser leur sexualité.

L’Ethiopie détient un bien triste record. C’est dans ce pays que les femmes courent le plus de risques de mourir des suites de leur grossesse ou d’en garder des séquelles irréversibles. Avec un indice de santé reproductive de 72,3, elle devance l’Angola (70,8). Cet indice élaboré par l’organisation Population Action International permet de classer les Etats en fonction des risques associés à l’activité sexuelle et à la procréation. Il prend en compte plusieurs critères comme le nombre de naissances par femme, le taux de contraception, le nombre de femmes recevant des soins prénataux ou une assistance à l’accouchement.
Les chiffres concernant la mortalité maternelle dans les pays en développement, et surtout en Afrique, sont encore et toujours accablants. Le Tchad, la République centrafricaine, le Mali, le Niger, la République démocratique du Congo, le Sierra Leone, le Mozambique, la Côte d’Ivoire font partie des pays africains où la santé maternelle est le plus en danger.
Cette situation a de multiples explications. L’âge précoce auquel de nombreuses jeunes filles commencent à avoir des activités sexuelles et donc des grossesses en est une. Et pas des moindres. En Angola, par exemple, plus d’une jeune fille de 15 à 19 ans sur cinq ont un enfant par an. Globalement, c’est sur le continent africain que l’on dénombre le plus de grossesses chez les adolescentes. Cette situation a des conséquences dramatiques car l’âge est directement lié à l’augmentation du facteur de risque de complication notamment durant l’accouchement. Les mères adolescentes ont deux fois plus de chances de mourir en couches que celles de plus de vingt ans. Et elles mettent au monde des enfants plus fragiles.

Un million de jeunes filles mutilées

La persistance des mutilations génitales, dont un à deux millions d’Africaines sont victimes très jeunes, est aussi responsable d’une augmentation du risque de complications durant la grossesse et l’accouchement. Ces pratiques rendent les femmes plus vulnérables face aux infections sexuellement transmissibles et notamment face à la contamination par le VIH/sida. Elles entraînent aussi des complications qui peuvent parfois même aller jusqu’au décès de la victime. Environ un million de jeunes filles subissent des mutilations de ce type chaque année.
D’autre part, ce sont aussi les jeunes filles qui ont le plus souvent recours à l’avortement. Si dans les pays industrialisés, les dangers associés à cette pratique ont été notablement réduits, ce n’est pas le cas dans les pays du Sud. En Afrique, un avortement sur cent cinquante entraîne la mort de la patiente alors que ce n’est le cas qu’une fois sur quatre vingt cinq mille au Nord.
Dans tous les cas, les femmes africaines n’ont que très rarement la possibilité de bénéficier d’un suivi durant leur grossesse ou d’une assistance au moment de l’accouchement. Ainsi, une femme sur soixante cinq risque de mourir pendant l’accouchement dans les pays en développement contre seulement une sur 2 125 dans les pays du Nord.
L’accès à la contraception est limité. On estime qu’il y a environ 150 millions de femmes dans les pays en développement qui voudraient réguler leurs grossesses mais n’utilisent pas de moyen de contraception et 350 millions qui n’ont pas accès à des méthodes fiables. En Angola, seul 1 % des femmes pratiquent la contraception, 4 % au Tchad, 7 % au Mali contre 91 % des Italiennes, 79 % des belges, ou 80 % des Espagnoles.
Une véritable amélioration de la santé maternelle passe évidemment par une évolution de la situation des femmes sur le plan social, économique, culturel. L’éducation étant la clef de voûte de tout progrès en la matière. Mais selon Population Action International, avec trois dollars par personne et par an, il déjà possible de permettre aux femmes et aux enfants des pays en développement de recevoir les soins nécessaires avant, pendant et après l’accouchement. Si cette somme paraît minime, les budgets de santé des pays concernés ne permettent pas de les dégager à l’échelle nationale. Les avancées dépendent donc en grande partie de l’aide internationale. Dans ce contexte, la récente annonce faite par l’administration du nouveau président des Etats-Unis, George W. Bush, d’interdire toute aide financière américaine à des programmes encourageant à l’étranger l’avortement comme méthode de contrôle des naissances, ne va pas arranger les choses.

Valérie Gas



Encadré
Italie : le pays le plus sûr

(MFI) L’Italie est le champion toutes catégories en matière de santé sexuelle et reproductive. Elle devance la Suède, la Finlande, Singapour, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Belgique, la Norvège, le Danemark. La France se classe treizième. Et les Etats-Unis ne sont que quinzièmes juste avant la République tchèque et l’Espagne. Un tel classement peut paraître surprenant pour les Etats-Unis. Il s’explique notamment par le fait qu’on dénombre dans ce pays plus de mères adolescentes que dans les autres pays industrialisés. Le Japon est dix huitième et la Suisse dix neuvième.

V. G.





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