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15/02/2001

Téléphones portables : le doute raisonnable

(MFI) Accros du portable, le saviez-vous ? 70 % du rayonnement émis par l’antenne de votre téléphone est absorbé par votre tête et cela, jusqu’à un centimètre de profondeur, ce qui augmente la température des tissus du cerveau. Mais à l’heure actuelle, rien ne prouve formellement que cette élévation de température ait une incidence sur la santé. Rien non plus, ne démontre le contraire.

La controverse ne semble pas prête de s’éteindre. Plusieurs études sont en cours dont la plus attendue est certainement celle conduite (avec deux ans de retard faute de financement) par le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC), une institution spécialisée de l’Organisation mondiale de la Santé basée à Lyon (France). Ce travail épidémiologique, mené dans onze pays et portant sur 16 à 17 000 personnes, regroupe les données susceptibles de déterminer l’existence de liens éventuels entre l’utilisation des téléphones portables et les cancers au niveau de la tête et du cou. Les résultats n’en seront pas connus avant 2003 ou 2004, selon le Dr Elizabeth Cardis qui pilote cette enquête.
En attendant, de nombreuses études et rapports émanant d’experts tentent de lever ou au contraire, alimentent les inquiétudes du milliard de consommateurs concernés dans le monde. Le plus récent travail sur le sujet est français ; il vient d’être remis à la direction générale de la Santé par le Dr Denis Zmirou, professeur de santé publique. Les auteurs (médecins, biologistes, physiciens) se contentent de donner des conseils de bon sens en recommandant, par exemple, « la réduction au plus bas niveau possible de l’exposition moyenne du public » aux radiofréquences. Ces conseils sont justifiés, dit le rapport, par l’existence d’un « doute raisonnable ». Pour éviter toute interprétation dans un sens ou dans l’autre, les auteurs ajoutent que leurs conseils de prudence ne sont pas « une validation de l’hypothèse concernant les risques sanitaires » liés à l’utilisation des mobiles.

Enfants et adolescents plus vulnérables aux radiations

Ainsi, l’équipe du Dr Zmirou recommande aux utilisateurs de réduire l’usage du portable quand la réception est de mauvaise qualité ; cela entraîne, en effet, un rayonnement plus important. Toujours dans un souci de précaution, l’intérêt du kit oreillette est confirmé. De même, pour les femmes enceintes, il est prudent d’éviter le contact du portable avec le ventre et pour les adolescents, avec les gonades (testicules, ovaires) qui sont des tissus potentiellement sensibles, notent les experts. Quant aux enfants pourvus d’un mobile, les parents sont invités à « veiller à ce qu’ils en fassent un usage modéré ».
En cela, les Français rejoignent les Britanniques qui dans une étude publiée fin 2000, écrivaient que les « enfants et les adolescents seraient plus vulnérables aux radiations émises par le téléphone portable que les adultes. Le système immunitaire des moins de 18 ans étant moins robuste, ils risquent davantage de souffrir de pertes de mémoire, de troubles du sommeil et de maux de tête ». Une autre étude britannique notait de son côté que le téléphone portable pouvait avoir une influence inattendue sur la santé des jeunes. L’usage d’un mobile qui représente un coût non négligeable notamment pour les adolescents, semblait se faire, selon les auteurs, au détriment de l’achat de cigarettes...
Plus les études se multiplient et plus il ressort que tous les utilisateurs ne s’exposent pas aux mêmes rayonnements. En France, la revue 60 millions de consommateurs a relevé de fortes disparités (de 1 à 18) entre les différents modèles bi-bandes actuellement sur le marché même s’ils sont tous bien en-dessous de la limite fixée par la norme française. Faute de certitude dans un sens ou dans l’autre, l’OMS quant à elle suggère « qu’en cas d’inquiétude, il convient d’abréger la durée des conversations ».

Portables au volant : attention danger

Tant que le doute subsistera, les supputations continueront à aller bon train. Comme celles concernant les travaux d’un chercheur anglais, David de Pomerai, qui a montré que des vers exposés toute une nuit à des radiations plus faibles que celles du téléphone portable (750 MHz contre 900 et 1800 MHz), grandissaient 5 % plus vite. Aussitôt, on a voulu y voir la preuve que l’exposition aux ondes émises par les téléphones mobiles entraînait une croissance incontrôlée des cellules, une caractéristique du cancer. Pour remettre les pendules à l’heure, de Pomerai a expliqué que pour transposer à l’homme son expérience sur les vers, il faudrait l’exposer aux micro-ondes en continu pendant 10 ans...
Experts, spécialistes et scientifiques nous laissent pour le moment dans le flou sur les risques sanitaires qui pourraient être associés à l’utilisation du portable. Mais il existe néanmoins un risque réel et confirmé : c’est celui qui associe conduite automobile et téléphone. Des Canadiens et des Français ont, en effet, démontré que le risque de collision était multiplié par quatre durant un appel téléphonique et par six pendant les premières minutes de la conversation. Cela ne semble guère avoir d’effet dissuasif : les conducteurs seraient, en France, selon un sondage récent, 40 % à admettre téléphoner au volant bien que 95 % d’entre eux se disent conscients des risques liés à cette pratique.

Claire Viognier





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