Insuline inhalée : essais concluants
(MFI) Des études américaines toujours en cours portant sur 200 et 1 400 patients, montrent que l’insuline inhalée est aussi efficace que l’insuline injectée. La forme inhalée agit comme une insuline rapide : elle est indiquée avant les repas afin de limiter les pics d’hyperglycémie après ceux-ci.
Les géants pharmaceutiques Pfizer et Aventis se sont associés pour réaliser ce spray pulmonaire d’insuline, dénommé Exubera. La recherche d’effets secondaires pour cette nouvelle forme de traitement du diabète insulino-dépendant reste pour le moment négative, à part quelques cas d’hypoglycémies. Pour les patients diabétiques, l’insuline en spray signerait la fin des injections quotidiennes. Tout un changement en perspective quant on sait qu’un diabétique de 50 ans s’est fait au cours de sa vie plus de 40 000 injections.
Rhume : médicaments dangereux
(MFI) Des médicaments jusqu’ici en vente libre et utilisés pour décongestionner le nez en cas de rhume, peuvent être à l’origine d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Devant ce risque très faible mais grave, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) a décidé que ces médicaments ne seront plus délivrés que sur ordonnance non renouvelable.
Ces anti-rhumes pris par la bouche contiennent du phénylpropanolamine (PPA), un vaso-constricteur. Leur prise est contre-indiquée notamment pour les personnes ayant des antécédents d’AVC ou une hypertension sévère ou mal équilibrée. Les spécialités suivantes contiennent du PPA : Actifed J et N, Chronotrophir, Denoral, Efryl, Fervex, Fluditec, Humex Fournier, Phénylpropa-nolamine, Chlorphénamine, Rhinisil, Rhinofeb, Rhusedal, Rinurel et Rinutan, Rupton, Sebrane, Théranol, Toss, Triaminic.
Cannabis, anti-douleur contesté
(MFI) Le cannabis n’est pas plus efficace que les antalgiques conventionnels, selon Fiona Campbell (Queen’s Medical Center, Nottingham, Grande-Bretagne). Son équipe de chercheurs a synthétisé les résultats de 9 études menées pour évaluer le pouvoir antalgique des cannabinoïdes. Ce travail regroupait les données de plus de 200 malades souffrant de douleurs chroniques ou aiguës (cancéreuses et post-opératoires).
Ces patients ont été traités soit par des cannabinoïdes par voie orale ou intramusculaire, soit par des antalgiques conventionnels. Huit des neuf études ont établi que les cannabinoïdes ne soulageaient pas mieux la douleur que les autres antalgiques. Quant aux effets secondaires associés à la prise du cannabis, ils ont été considérés comme fréquents et parfois sévères. Les auteurs reconnaissent toutefois que le cannabis pourrait être efficace dans la prise en charge des douleurs non cancéreuses.
DDT et prématurité
(MFI) Des scientifiques américains (National Institute of Environmental Health Sciences) viennent d’établir un lien entre l’exposition des femmes enceintes au DDT et le risque de donner naissance à un enfant prématuré. Pour le démontrer, l’équipe de Matthew Longnecker a étudié des prélèvements sanguins réalisés sur des femmes entre 1959 et 1966 et congelés depuis. Ces échantillons correspondaient à 2 380 grossesses : parmi ces naissances, 361 étaient prématurées (avant la trente septième semaine) et 221 présentaient un faible poids.
Les scientifiques ont recherché dans le sang des femmes, la présence de DDE, un métabolite du DDT. La concentration en DDE des femmes enceintes à l’époque de l’étude s’est révélée être jusqu’à cinq fois supérieure à celle que l’on peut détecter actuellement. Plus la concentration de DDE était élevée, plus le risque de naissance prématurée augmentait. L’équipe du Dr Longnecker étudie actuellement ce lien chez les femmes mexicaines résidant dans des régions toujours exposées au DDT. Le DDT qui est interdit dans les pays industrialisés, est toujours utilisé notamment en Afrique dans les habitations, contre les moustiques vecteurs du paludisme.
Publications médicales pour les pays en développement
(MFI) L’OMS et six grands éditeurs de revues médicales ont conclu un accord afin de permettre aux pays en développement un accès à leurs publications pour un prix réduit. Les publications médicales et scientifiques sont plus que jamais indispensables pour un partage rapide des connaissances mais le prix des abonnements (de plusieurs centaines de dollars à plus de 1 500 dollars par an) freine leur diffusion dans les pays pauvres.
Cette entente porte sur un millier de publications médicales et scientifiques dont le prix d’abonnement sera gratuit ou réduit pour près de 100 pays. Les organismes d’enseignement et de recherche ainsi que les universités auront ainsi à leur disposition, dès 2002 via l’Internet, les meilleures connaissances scientifiques, s’est félicitée le Dr Gro Harlem Brundtland, directrice de l’OMS.
Arthrose de la hanche : obésité et génétique
(MFI) Le rôle de l’obésité est reconnu pour favoriser l’installation d’une arthrose de la hanche ou des genoux, une douloureuse pathologie potentiellement handicapante. Une étude que vient de publier le British Medical Journal a cherché à déterminer si une influence génétique ne pouvait être retenue dans cette affection. Les chercheurs ont donc réalisé des radiographies dans la fratrie de patients ayant bénéficié d’une prothèse de la hanche suite à une arthrose. Comparé à un groupe contrôle où cette pathologie est plus fréquente chez les femmes que les hommes et augmente avec l’âge, le groupe « fratrie » montre que la fréquence de l’arthrose y est de 3 à 8 fois supérieure. Selon les chercheurs, leur étude montre qu’une susceptibilité génétique est bien en cause dans le développement de l’arthrose de la hanche. Cela ne remet cependant nullement en question la lutte contre l’obésité qui doit rester une priorité pour la prévention de cette affection.
Claire Viognier
Encadré : Vrai ou Faux ?
Le virus de l’hépatite C peut se transmettre par l’eau ou les aliments
(MFI) Faux. Pas plus que les éternuements, la toux, une accolade ou l’utilisation de vaisselle commune, l’eau et les aliments ne peuvent être les vecteurs de la diffusion du virus de l’hépatite C. Cette affection du foie se transmet essentiellement par contact direct avec le sang humain. Les principales voies de transmission dans le monde sont la transfusion de sang qui n’a pas été soumis à un dépistage et la réutilisation d’aiguilles et de seringues non stériles. Le virus peut aussi se transmettre de la mère à l’enfant ou par voie sexuelle mais ces cas sont moins fréquents.
Il n’existe aucun vaccin contre l’hépatite C contrairement aux hépatites A et B. La seule prévention consiste à dépister les dons de sang, à stériliser tout matériel médical et dentaire et plus généralement, tout instrument pouvant entraîner un saignement (scarification, circoncision). On évalue à environ 170 millions le nombre de personnes dans le monde qui sont des porteurs chroniques ; 3 à 4 millions de personnes sont infectées chaque année. L’hépatite C peut se manifester par de la fatigue et un ictère ou jaunisse (coloration jaune de la peau, du blanc de l’œil et des muqueuses) mais dans 60 à 70 % des cas, aucun signe ne se manifeste, ce qui fait que le malade peut contaminer d’autres personnes à son insu.
Pour le traitement de cette hépatite, on utilise des antiviraux (interféron et ribavirine). Mais ces médicaments qui sont efficaces dans 30 à 50 % des cas, sont très chers et par conséquent, demeurent hors de portée des plus pauvres. La recherche avance mais comme pour le sida, l’extrême variabilité du virus de l’hépatite C constitue toujours un obstacle pour le développement d’un vaccin.
C. V.