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23/08/2001

Choléra : sans vaccin, comment se protéger

(MFI) Véhiculé par l’eau, le vibrion cholérique est responsable d’épidémies redoutables. Le choléra touche actuellement tous les continents mais il atteint très sévèrement les pays qui n’ont pas un niveau d’hygiène publique convenable. C’est évidemment dans les pays en développement que la maladie fait le plus de victimes.

Le génome du vibrion responsable du choléra a été totalement décrypté il y à peine un an. L’agent du choléra n’a donc plus de secret pour les chercheurs mais la mise au point d’un vaccin efficace n’est pas pour demain. Par contre, cette découverte offre des outils extraordinaires pour mieux comprendre le vibrion, individualiser les gènes responsables de son agressivité et ainsi tenter de les neutraliser.
L’agent pathogène du choléra est endémique en Asie du Sud-Est depuis plus de 1 000 ans ; l’actuelle pandémie due à V.cholerae 01, est la septième du genre. En 1970, elle a atteint l’Afrique de l’Ouest où le choléra n’avait pas sévi depuis plus d’un siècle. La maladie est aujourd’hui endémique sur la plus grande partie du continent où le nombre de cas est en augmentation. Les conflits et les mouvements de masse des réfugiés favorisent les épidémies. Le vibrion cholérique est, en effet, une bactérie très mobile dont l’homme est le principal réservoir. La maladie résulte de l’absorption par la bouche d’eau ou d’aliments contaminés.
L’incubation va de quelques heures à cinq jours et la toxine sécrétée dans l’intestin par le vibrion provoque de violentes diarrhées aqueuses caractéristiques de la maladie et des vomissements, sans fièvre. Les pertes d’eau peuvent atteindre 10 à 15 litres par jour ! Les selles diarrhéiques libérées en grande quantité sont responsables de la propagation du bacille dans l’environnement et de la transmission oro-fécale. Mais 90 % des sujets en contact avec la bactérie ne présenteront aucun symptôme alors même qu’ils élimineront un taux élevé de bactéries avec leurs selles pendant plusieurs jours ; ces porteurs asymptomatiques, probablement génétiquement protégés, concourent donc aussi à la propagation de la maladie. Seuls 10 % des individus infectés font une diarrhée et 1 % un choléra clinique.

La réhydratation apporte la guérison totale en quelques jours

Le traitement du choléra consiste essentiellement à compenser les pertes d’eau. La réhydratation orale (avec les sachets de sels de réhydratation OMS/UNICEF) suffit dans 80 à 90 % des cas à obtenir une amélioration en quelques heures mais une perfusion peut être nécessaire en cas de déshydratation prononcée ou quand les vomissements rendent impossible un traitement oral. La guérison totale est obtenue en quelques jours. Dans les cas graves, un antibiotique peut être utile pour réduire le volume et la durée de la diarrhée. Quant une communauté est bien préparée et qu’elle intervient rapidement notamment pour assainir et traiter les points d’eau contaminés et prendre en charge les malades, le taux de décès peut rester au-dessous de 1 % ; dans le cas contraire, il peut atteindre 50 %.
Lorsque le choléra apparaît, il est indispensable au niveau individuel de veiller à avoir une hygiène alimentaire correcte. Ajouter quelques gouttes d’hypochlorite (eau de javel) à l’eau de boisson et de cuisine. On peut aussi faire bouillir l’eau 20 minutes, aucun vibrion n’y résistera. Faire cuire complètement les aliments et les consommer encore chauds. Les légumes et fruits seront épluchés soigneusement en évitant tout contact entre aliments cuits et crus car le vibrion peut survivre à la surface de produits alimentaires pendant 5 jours à température ambiante. Il est évidemment tout aussi important de se laver les mains avec du savon après être allé aux toilettes et particulièrement avant de toucher de la nourriture ou de l’eau de boisson.
La protection apportée par les deux vaccins anticholériques disponibles est d’une faible efficacité (50 %) et cela sur une période limitée à environ 6 mois. Aussi les médecins ne le recommandent-ils pas pour éviter les flambées de choléra ou comme moyen de lutte car les sujets vaccinés pouvant se croire, à tort, à l’abri de toute contamination, risqueraient de négliger des mesures de protection beaucoup plus efficaces.

Claire Viognier





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