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25/10/2001

La DHEA en… 5 questions

(MFI) Miracle ou mirage, la DHEA a réveillé un des espoirs les plus fous que l’homme porte en lui depuis toujours : l’éternelle jeunesse. Isolée dans les années 30, c’est le Professeur Etienne-Emile Baulieu, un endocrinologue de renom, qui découvre cette hormone stéroïde et peu à peu, dans les années 90, ses vertus « anti-âge » réelles ou incertaines. Les études effectuées sur la DHEA montrent, pour le moment, des effets limités et surtout n’ont pas permis d’écarter tout risque potentiel.

Qu’est-ce que la DHEA ?

(MFI) La DHEA (DéHydroEpiAndrostérone) est une hormone dont le taux dans le sang diminue après 30 ans. Cette baisse n’est cependant pas systématique : une très récente étude a même observé une augmentation du taux de DHEA chez un tiers des sujets étudiés.
Actuellement, la DHEA n’a été évaluée que chez des personnes âgées de 60 à 79 ans. Pour le moment, prendre de la DHEA à l’aveuglette, sans dosage préalable, en espérant ralentir le processus du vieillissement, relève plus d’un pari que d’une thérapie.

Quels sont les effets démontrés de la prise de DHEA ?

(MFI) L’étude DHEAge menée en France en l’an 2000, a montré que ce sont surtout les femmes qui en tirent bénéfice, ainsi que les personnes dont le taux initial de DHEA était le plus bas. Une augmentation de la densité osseuse et une libido « requinquée » ont été les effets les plus souvent retrouvés chez les femmes. Toutefois, aucune influence n’a été enregistrée sur la mémoire, l’immunité ou le vieillissement cardio-vasculaire. Une sensation de bien-être retrouvé, notion bien imprécise et très subjective, a également été évoquée par plusieurs cobayes, qu’ils aient reçu de la DHEA ou un placebo.
Hommes et femmes se sont félicités, à égalité cette fois, de l’amélioration de l’aspect de leur peau ; elle est plus souple et même, elle « déjaunit ». Plusieurs laboratoires de cosmétiques n’en ont pas demandé davantage avant de se lancer dans la mise au point de crèmes « anti-âge » qui devraient être sur le marché d’ici un an ou deux.

Est-ce un médicament ?

(MFI) Oui, depuis juillet 2001, les autorités sanitaires françaises ont classé la DHEA dans la catégorie des médicaments. Ce qui ne veut pas dire qu’on pourra s’en procurer. En effet, aucune autorisation de mise sur le marché n’a été, pour le moment, demandée pour la France. Le classement comme médicament permettra surtout les saisies douanières de DHEA, en provenance notamment des Etats-Unis où l’hormone est commercialisée en tant que complément alimentaire. Un récent rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) considère que les preuves d’efficacité de la DHEA sont insuffisantes et que les propriétés qui lui sont prêtées n’ont pas été établies de façon assez indiscutable, pour la rendre accessible sous la même forme qu’aux Etats-Unis.

Peut-on l’obtenir sur prescription médicale ?

(MFI) Suite à l’avis émis par l’Afssaps, l’Ordre national des médecins vient de recommander aux praticiens de ne pas prescrire de la DHEA et aux consommateurs, d’observer la plus grande prudence. Mais certains médecins estimeront pouvoir prescrire de la DHEA malgré ces recomman-dations ; ils auront alors l’obligation de rapporter tout effet secondaire constaté chez leur patient à l’Afssaps, qui verra s’il est imputable ou non à la DHEA.

Quels sont les risques liés à la prise de DHEA ?

(MFI) Prises à des doses quotidiennes égales ou inférieures à 50 mg, aucun effet secondaire n’a été observé à part des bouffées de chaleur et de... l’acné ; normal pour une pilule censée rajeunir ! La prise de DHEA a aussi été associée à une baisse du « bon » cholestérol (HDL), ce qui laisse craindre un risque de maladie cardio-vasculaire.
Les experts redoutent également que la DHEA qui est une hormone, puisse favoriser ou aggraver les cancers hormono-dépendants (prostate, sein, utérus). Chez la femme ménopausée sous traitement hormonal substitutif, la prise de DHEA peut conduire à un surdosage en œstrogènes. D’une façon générale, le professeur Baulieu recommande aux femmes ayant eu un cancer du sein ou du col de l’utérus ou à celles qui ont une mère, une sœur ou une tante qui a une pathologie de ce type, de ne pas prendre de DHEA.

Claire Viognier





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