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26/04/2001

La santé mentale… en 5 questions

(MFI) Les maladies mentales ne touchent pas seulement "les autres". Nous sommes tous concernés car une personne sur quatre en souffrira au cours de son existence. Nos parents, nos frères, nos soeurs, notre conjoint, nous-mêmes... Rares pour ne pas dire inexistantes, sont donc les familles qui n’auront jamais à affronter ce problème.

Qu’appelle-t-on maladies mentales ?

Il s’agit d’un ensemble d’affections, guérissables pour la plupart mais incapacitantes, qui touchent ce que nous avons de plus vulnérable, le sentiment de soi. Parmi les dix maladies qui frappent le plus souvent les hommes, cinq sont des troubles mentaux : la dépression, la schizophrénie, les troubles bipolaires (maniaco-dépression), l’alcoolodépendance et les troubles obsessionnels-compulsifs (TOC).
La dépression vient en quatrième position parmi les dix principales causes de morbidité mondiale. En 2020, les experts prévoient qu’elle occupera la deuxième place. On estime aujourd’hui que plus de 400 millions de personnes dans le monde souffrent de troubles mentaux ou neurologiques, y compris de troubles liés aux toxicomanies. 75 % de ces malades vivent dans les pays en développement.

Les troubles mentaux peuvent-ils être soignés ?

Encore trop souvent frappés d’ostracisme, les malades mentaux sont pourtant des malades comme les autres pour lesquels il existe des traitements qui peuvent les soulager et souvent les guérir. Les maladies mentales et cérébrales ont comme les autres affections des causes et des symptômes dus à des dysfonctionnements qui sont de mieux en mieux connus et traités.
Des interventions peu coûteuses existent pour soigner la majorité des troubles mentaux et neurologiques. Si 86,2 % des pays pratiquent une politique nationale des médicaments essentiels, ils sont en revanche beaucoup plus rares à y avoir inclus les médicaments destinés à traiter les troubles mentaux. En effet, un peu plus de 25 % des pays ne disposent pas des trois médicaments de bases les plus largement prescrits (un neuroleptique, un antidépresseur et un antiépileptique) au niveau des soins de santé primaires.

Est-ce que les maladies mentales sont en régression ?

Non, au contraire. Les troubles mentaux représentent actuellement plus de 11 % de la charge mondiale de morbidité (maladie) et on prévoit que cette part passera à 15 % au cours des vingt prochaines années. Cet accroissement est surtout la conséquence du vieillissement de la population. Par exemple, le nombre de cas de démence sénile en Afrique, en Asie et en Amérique latine, estimé à 20 millions en 1990, pourrait dépasser les 80 millions en 2025.

L’épilepsie fait-elle partie de ces troubles ?

L’épilepsie est le plus fréquent des troubles neurologiques graves. Mais contrairement à d’autres maladies chroniques comme le diabète ou les affections cardiaques, elle entraîne un rejet social important qui constitue un obstacle majeur au traitement. C’est ainsi que sur les 39 millions de personnes épileptiques dans le monde, 75 % ne sont pas traitées.
Au Malawi et au Kenya par exemple, des projets ont été mis en place où des agents de santé informent la population et les malades sur les causes et le traitement de l’épilepsie afin de diminuer le rejet social. Des traitements sont disponibles gratuitement et la disparition des crises ou leur raréfaction chez une majorité de malades montrent l’intérêt d’une telle approche.

Comment prendre en charge les troubles mentaux ?

On a longtemps cru que seuls les hôpitaux psychiatriques pouvaient traiter les malades mentaux, provoquant ainsi l’exclusion de personnes qui n’avaient rien à y faire. On sait aujourd’hui que ces établissements spécialisés doivent être réservés aux cas les plus graves. Les autres, la très large majorité des malades, peuvent être soignés là où ils vivent grâce notamment à l’emploi judicieux de médicaments et à leur maintien au sein de leur communauté.
La prise en charge précoce de ces affections permet le plus souvent d’en limiter la gravité. Or, 71 % de la population mondiale compte moins d’un psychiatre pour 100 000 habitants. Les infirmiers spécialisés en psychiatrie sont aussi rares pour 46 % de la population mondiale. L’Afrique ne dispose que d’environ 1 200 psychiatres et 12 000 infirmiers spécialisés pour une population de 620 millions d’habitants. Ici, la formation des agents de santé pour le dépistage et les soins des troubles mentaux est fréquemment la clé de voûte sur laquelle tout repose.

Claire Viognier





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